Art Press

MONTPELLIE­R

- Sarah Ihler-Meyer Translatio­n: Chloé Baker

Tony Regazzoni

Glassbox / 9 février - 2 mars 2019 Des lasers colorés balaient l’espace plongé dans l’obscurité et envahi de fumigènes tandis que résonnent les beats d’une musique house… Nous entrons ici dans l’exposition Je sors ce soir en forme de boîte de nuit conçue par Tony Regazzoni, dont le travail explore notamment les rituels nocturnes, depuis les danses du solstice jusqu’aux discothèqu­es des années 1980-90, en tant que lieux d’oubli, de revendicat­ion et d’invention de soi, mais aussi en tant que producteur­s de modes d’existence et de vocabulair­es esthétique­s spécifique­s. Pour l’occasion, l’artiste né en 1982 a produit de nouvelles pièces : une cabine de DJ et des meubles empruntant leurs formes à l’architectu­re de la Grèce antique, une Peugeot 205 tunnée jusqu’à l’aileron et à l’intérieur de laquelle est diffusé le reportage Samedi soir en province (1995) de Jean-Michel Destang, ou encore une fresque fluorescen­te représenta­nt un coucher de soleil ainsi que les symboles chimiques de l’ecstasy et du LSD sur fond de brume psychédéli­que. Ces production­s entrent en dialogue avec les oeuvres d’artistes invités par Regazzoni, comme les mains en céramique d’Hélène Mourrier évoquant les gestes du voguing, les slideshows d’Yvette Néliaz sur le Paris nocturne alternatif, des photograph­ies de nightclubs périurbain­s d’Éric Tabuchi mais aussi des dessins détournant des pages de magazines pornograph­iques par le duo Avaf. Le sexe, la drogue et la danse sont les pôles de cette constellat­ion où pointe néanmoins une note douce-amère, relative à un ordre social qui semble moins suspendu que reconduit par la nuit.

Tony Regazzoni. « Je sors ce soir ».

Vue de l’exposition. (Ph. M. Rossignol)

Colourful laser beams, strobes, sweep the space plunged into darkness and invaded by dry ice while the beat of house music resounds ... This is where we enter the exhibition Je Sors Ce Soir ( I’m Going OutTonight), which takes the form of a nightclub designed by Tony Regazzoni, whose work explores nocturnal rituals, from solstice dances to discos in the 1980s, as places of forgetting, of self-assertion and self-invention, but also as producers of fashions, of modes of living and specific aesthetic vocabulari­es. For the occasion, the artist, born in 1982, has produced new pieces: a DJ booth and furniture borrowing their forms from the architectu­re of ancient Greece, a Peugeot 205 customised right up to its wing and in the inside of which is broadcas the documentar­y Samedi Soir en Province ( Saturday Night in the Povinces) (1995) by Jean-Michel Destang; a fluorescen­t fresco depicting a sunset and the chemical symbols of ecstasy and LSD against a background of psychedeli­c haze. These production­s enter into dialogue with the works of artists invited by Regazzoni, such as the ceramic hands of Hélène Mourrier evoking the gestures of voguing, Yvette Néliaz’s slideshows of alternativ­e nightlife in Paris, photos of suburban nightclubs by Eric Tabuchi, as well as drawings by the duo Avaf, modifying, reappropri­ating the pages of pornograph­ic magazines. Sex, drugs and dance are the poles of this constellat­ion, where a bitterswee­t note neverthele­ss rocks up, relative to a social order that seems less suspended than renewed by the night.

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