UNTEL ET LA JEUNE PEINTURE UNTEL
La première rencontre du groupe UNTEL avec la Jeune Peinture a lieu en 1975 à l’occasion de son 26e salon au musée d’art moderne de la Ville de Paris. Le principe édicté par le comité de sélection est de n’exposer que des collectifs d’artistes (principalement militants). Dans le cadre de ce salon – dont le médium traditionnel est la peinture –, UNTEL affiche comme thématique « La vie quotidienne enmilieu urbain ». Par la suite, cette trame fondatrice deviendra le fil conducteur qui caractérisera la démarche et les travaux du groupe jusqu’en 1980.
En 1976, UNTEL participe au 27e Salon de la Jeune Peinture qui se déroule, cette année-là, au musée du Luxembourg, à Paris. Pendant le vernissage, le groupe active l’action-performance Revue de presse, conçue pour se dérouler dans un environnement global composé de journaux déployés sur le sol et sur les cimaises – avec des inserts de tirages photographiques de différentes actions du groupe.
Cette Revue de presse cacophonique regroupe environ une douzaine de lecteurs (étudiants) qui lisent simultanément, à voix haute et de plus en plus fort, la presse francophone du jour – l’Aurore, le Parisien, l’Humanité, Rouge, le Quotidien de Paris, le Monde, Libération, les Échos, la Croix, la Gazette de Lausanne –, mais aussi quelques journaux en allemand, turc et même japonais. Cette performance, qui a duré environ une heure, se termine lorsque, à la fin de la lecture de son journal, le lecteur va le suspendre avec deux pinces à linge sur un fil tendu en travers de la salle, tel un étendoir-séchoir de linge lavé… propre ?
Pour UNTEL, groupe de trois (jeunes) artistes, qui débute « en roue libre » dans les rues de Paris, la Jeune Peinture a représenté la possibilité d’exposer un travail engagé hors galeries et institutions, ce qui, à cette époque, n’était pas aisé. Au-delà des expositions, le Salon de la Jeune Peinture était perçu et vécu par UNTEL comme un espace de rencontres et de débats politico-culturels. Les échanges étaient souvent polémiques et vifs, notamment lors des réunions comme au café LeTambour, place de la Bastille.
Pendant deux ans, Jean-Paul Albinet fut membre actif du comité de la Jeune Peinture.