LE PRIX DES GALERIES ET ESPACES D’ART : LA GALERIE DU TABLEAU À MARSEILLE
En 2017, Jeune Création a initié le prix des galeries et espaces d’art. Une commission composée d’artistes et d’invités remet une distinction symbolique à des espaces et/ou personnalités du monde de l’art qui oeuvrent, avec leurs moyens, à la reconnaissance de l’art en train de se vivre et se faire, comme un hommage saluant leur travail et leur investissement quotidien. Ce premier prix a échu à la Galerie du tableau pour ses différentes activités.
À Marseille, les galeries sont souvent éphémères. La Galerie du tableau va fêter ses trente ans d’activités. Ce titre un peu suranné cache cependant beaucoup de modernité ; longtemps hebdomadaires, aujourd’hui bimensuelles, les expositions se succèdent, montrant photographies, art vidéo, installations, performances, quelquefois encore dessins, peintures, gravures… La part belle est faite à la jeune création, mais de prestigieuses signatures viennent s’intercaler : on a vu Joël Kermarrec, Christian Jacquard, Louis Pons, Claude Viallat, Ian Wallace présenter des travaux conséquents. L’éclectisme, on le voit, est une religion salutaire en province. Chaque année, un événement international a lieu sous forme d’échanges : Anvers, Copenhague, Hambourg, Milan, New York, Pékin, Vancouver.
Nous avons, depuis, attribué notre concours à Jeune Création, en primant Valentin Muller, dont le travail a été présenté en 2018 à Marseille, et Maxim Brandt, dont l’exposition aura lieu ultérieurement, tous deux exposés lors de la 68e édition de Jeune Création. Ces manifestations permettent à de jeunes artistes d’avoir une première approche de leur public et quelquefois de constituer l’indispensable première ligne de leur liste d’expositions. C’est aussi l’occasion d’un contact avec un marchand d’art, comme ce fut le cas de Cristof Yvoré à Anvers avec Frank Demaegd de Zeno X Gallery.
La Galerie du tableau constitue une veilleuse précieuse dans cette ville où de très nombreux artistes ont leur atelier. Sa constance, son intérêt pour les jeunes talents, lui ont permis de déceler et de présenter six lauréats de la Villa Médicis avant leur reconnaissance officielle.
Depuis maintenant deux ans, le prix des galeries, à travers un travail constructif de lecture et de critique des propositions d’expositions et de fonctionnement du monde de l’art, invite à remettre les questions de liberté de création et d’existence des artistes au coeur du système. Autant que les prix et les résidences en faveur des artistes, ce prix invite à la reconnaissance des qualités humaines et professionnelles des acteurs participant à la diffusion du travail des jeunes artistes. C’est aussi, de manière humoristique, une pirouette à la fois artistique et sérieuse, permettant une discussion sur l’écosystème artistique auquel les artistes sont confrontés.