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LE CROUS DE PARIS EXPOSITION PERSONNELL­E

EXPOSITION PERSONNELL­E

- Interview de Pierre Bellot par Lola Grunwald

La Galerie d’art du Crous est consacrée à la promotion de jeunes artistes, encore étudiants ou récemment diplômés. Les similitude­s entre les missions de la Galerie du Crous et celles de Jeune Création ont conduit à imaginer un prix du Crous de Paris. Pierre Bellot est le lauréat du prix du Crous de la 68e édition de Jeune Création. Il revient sur son travail.

Quel est ton parcours ?

J’ai d’abord fait l’Atelier de Sèvres, ensuite une formation d’illustrati­on à Corvisart pendant un an et enfin je suis entré aux Beaux-Arts de Paris. Je suis arrivé avec une pratique plutôt orientée vers le dessin, puis je me suis rapidement mis à la peinture. J’ai fait mes cinq années dans l’atelier de François Boisrond et ai obtenu mon diplôme en 2015 avec les félicitati­ons.

Comment as-tu géré ta sortie de l’école, une étape qui peut être assez troublante, spécifique­ment pour les étudiants en arts qui se retrouvent soudaineme­nt sans atelier ?

Ça s’est plutôt bien enchaîné. Comme l’idée de louer un espace sans être sûr de vendre mes oeuvres me paraissait très compliquée, l’alternativ­e était de candidater à des résidences. Et je les ai toutes eues ! Pendant un an, je suis allé de résidence en résidence, dans des lieux différents, avec de nouvelles personnes. Ça m’a appris à travailler dans un autre contexte, avec une autre routine. Puis, au bout d’un an, à force de changer de lieu tous les trois mois, j’ai eu besoin de développer mon travail dans la durée. Depuis 2016, je suis dans un atelier partagé à Vanves.

Ta peinture est figurative, comment choisis-tu tes sujets ?

J’ai un gros dossier sur mon ordinateur avec énormément d’images collectées sur les réseaux. Parfois, je vais trouver une image et la peins immédiatem­ent, ou alors je vais longuement chercher dans les dossiers qui inondent mon ordinateur. Mais, pour un peintre figuratif, ce n’est pas très original d’aller « glaner des images sur le web ». Selon moi, c’est inévitable parce qu’on consomme ainsi. L’inspiratio­n vient souvent d’internet ou de nos téléphones, et c’est justement ça qui devient intéressan­t : quand tout le monde part de la même approche, de la même source d’inspiratio­n, mais que le chemin entre cette recherche et le geste final est différent.

Les peintures que tu as exposées sont très différente­s de celles que tu avais présentées à Jeune Création. Ton approche a-t-elle changé ?

En ce moment, je peins directemen­t, alors qu’avant, je travaillai­s d’abord la compositio­n sur Photoshop. Mes pièces sont moins photoréali­stes. Ensuite, j’ai été très inspiré par le mur de l’atelier d’André Breton au Centre Pompidou. J’en ai fait une grande peinture avec tous ces cadres, ces sculptures, ces objets. Et c’est un peu ce principe-là que je reprends avec mes propres objets. Matthias Weischer et les intérieurs de Matisse, avec ces grands aplats de couleur, également. D’où cette envie de présenter un atelier bleu, un atelier vert… mais, cette foisci, avec mes matières, mes choses à moi.

C’est une manière de commencer un travail plus personnel ?

Peut-être. Mais j’ai toujours autant de mal à peindre ce qui fait référence à une expérience personnell­e. Je suis incapable de peindre une photo que j’ai prise en vacances en Inde, alors je vais chercher une image qui y ressemble et tout devient possible, car le sujet est moins intime.

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