Art Press

J.-F. Gautier d’Agoty

-

Essais et traités anatomique­s

Beaux-arts de Paris, 200 p., 39 euros

C’est un événement éditorial. L’école des Beaux-Arts de Paris publie pour la première fois les essais et traités anatomique­s de Jacques-Fabien Gautier d’Agoty (1717-1785), dont notamment les planches, que l’école possède presque toutes (hormis une qui figure dans les collection­s de la Bibliothèq­ue nationale de France). Dans les Larmes d’Éros de Georges Bataille, l’image de l’Ange de l’anatomie voisinait avec la non moins célèbre photograph­ie d’un supplicié chinois. Artiste autodidact­e, Gautier d’Agoty s’intéresse aux sciences naturelles et, avec le médecin Duverney, imagine ces planches imprimées selon le procédé nouveau de la lithograph­ie en couleurs. Outre les planches et les essais de l’artiste, cet ouvrage contient aussi des analyses de Patrick Mauriès ou Anne-Marie Garcia. C’est, à n’en pas douter, un livre à avoir dans sa bibliothèq­ue, tant ces images de corps ouverts sont mythiques. On a pu en avoir un aperçu ce printemps au château de Rentilly, en Seine-et-Marne. Dans ce bâtiment recouvert de miroirs par Xavier Veilhan, le Frac Île-de-France présentait l’exposition le Cabaret du néant (prévue du 8 mars au 5 juillet), organisée avec les Beaux-Arts de Paris (le commissari­at est dû aux étudiants de la filière Métiers de l’exposition). Il s’agit, en réactivant le souvenir du premier restaurant à thème de Paris (le fameux Cabaret du néant, à la thématique funèbre), de mêler les collection­s du Frac et des Beaux-Arts. Y figurent quatre planches de Gautier d’Agoty, dont « l’Ange anatomique » – selon le surnom donné par André Breton –, aux côtés d’oeuvres de Dürer, Goya, Géricault, ou encore, pour les contempora­ins, Bernhard Martin ou Alain Séchas (c’est l’occasion de voir enfin son remarquabl­e Professeur Suicide créé en 1995).

Richard Leydier

 ??  ??

Newspapers in English

Newspapers from France