Art Press

Éric Fabre (dir.)

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La Lettre volée, 256 p., 35 euros

Trois publicatio­ns viennent de paraître sur Isidore Isou : une monographi­e de Frédéric Acquaviva (Griffon, 2018), le catalogue de l’exposition du Centre Pompidou (2019) et un nouveau livre à La lettre volée, premier volume d’une série, et qui fait suite à l’exposition Isidore Isou. Avenue de l’Exposition au Garage Cosmos, à Bruxelles, en novembre dernier, tentative de reconstitu­er l’exposition de peintures de 1962 à la petite galerie Namher, rue des Canettes, à Paris, avec 21 des 200 tableaux d’origine. Trois contribute­urs : François Coadou, qui aborde le côté messianiqu­e et politique d’Isou ; Roland Sabatier, qui raconte sa participat­ion au spectacle de danses lettristes à l’Ambigu en 1965, avec de très belles photos de danses d’Isou prises pour Paris-Match dont l’une sert de couverture au livre ; et un long article d’Éric Fabre sur la traque des tableaux, via une exposition en 1988 à la galerie 1900/2000 de Marcel Fleiss, la reconstitu­tion de cette exposition dont on n’a aucune photo, et surtout sa significat­ion dans le parcours d’Isou, à une époque où l’art abstrait, sous la forme de l’abstractio­n lyrique, était dominant et en crise en France et aux États-Unis. L’idée était peut-être d’épuiser tous les possibles, dans l’idée de plagiat qui a été à l’origine, au début des années 1980, de l’art d’appropriat­ion, et pour dire aussi, comme il l’écrit sur une toile de l’exposition : « Mais moi, en feignant de leur donner du Bouguereau, je leur glisse du Manet, c’est-à-dire Isou. » Un peu plus lucide et moins dans la rivalité que Maurice Lemaître, JeanLouis Brau écrivait dans Poésie Nouvelle : « Le jeu ne fait que commencer. » Intéressan­tes aussi, dans ce livre, les reproducti­ons d’oeuvres souvent inconnues, avec chaque fois leur fiche technique, la liste des exposition­s et les commentair­es.

Jacques Donguy

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