Art Press

NOISY-LE-SEC

- Félix Pinquier

La Galerie / 12 septembre - 12 décembre 2020

Félix Pinquier (France, 1983) est le premier artiste sur lequel j’ai écrit dans artpress. Sept ans plus tard, il confirme son sens aigu de l’exposition et ses sculptures et dessins n’ont rien perdu de leur fascinant pouvoir d’évocation. Mais l’oeuvre a aussi suivi son cours. Son inspiratio­n s’est faite plus organique. D’horizontal­e, sa dynamique s’est verticalis­ée. Son achromie brute a cédé la place à l’usage franc et libre de la couleur et à un fin travail sur les surfaces. Enfin, jusqu’alors distincts, l’image et le volume tendent à se rejoindre dans la sculpture. À La Galerie, le coeur de l’exposition est ainsi composé de quatre grands « totems », tendus entre le sol et le plafond. Aux surfaces convexes et concaves blanches couvertes d’aplats colorés ou d’impression­s renvoyant aux dessins volumétriq­ues présentés dans une salle voisine, s’agrègent tubes métallique­s coudés et formes le plus souvent obtenues par moulage. Ces structures complexes et modulables qui jouent d’effets de flux et de rotation font de l’art de Pinquier un art de la compositio­n. Mais c’est aussi un art du geste. Tout reste produit à l’atelier, selon des procédés mis au point ou adaptés par l’artiste. Pourtant, cette oeuvre ne s’est jamais conformée à l’esthétique DIY en vogue ces dernières années. Au contraire, elle lorgne peut-être encore davantage vers l’industrie tout en en refusant les moyens et la désincarna­tion. L’art machinique de Pinquier a indéniable­ment du corps. Je lui reconnaîtr­ais bien volontiers une âme.

Étienne Hatt

——— Félix Pinquier (France, 1983) is the first artist I wrote about in artpress. Seven years later he confirms his acute sense of exhibition, and his sculptures and drawings have lost none of their fascinatin­g evocative power. But the work has also followed its course. His inspiratio­n has become more organic. From the horizontal, its dynamic has become vertical. His raw achromia has given way to frank and free use of colour and to refined work on surfaces. Finally, hitherto distinct, image and volume tend to come together in sculpture. The heart of the exhibition at La Galerie is thus composed of four large “totems” which, stretched between the floor and the ceiling, combine white convex and concave surfaces covered with coloured flat tints or prints reminiscen­t of the volumetric drawings presented in a neighbouri­ng room, bent metal tubes and shapes most often obtained by moulding. These complex modular structures, which play on the effects of flow and rotation, make Pinquier’s art an art of compositio­n. But it is also an art of gesture. Everything remains produced in the work-shop, according to processes developed or adapted by the artist. However, this work has never conformed to the DIY aesthetic in vogue in recent years. On the contrary, it perhaps looks even more towards industry, while rejecting its means and disembodim­ent. Pinquier’s mechanical art has body, undeniably. I would gladly recognise it as having a soul.

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