Christian Boltanski

PARIS

Galerie Marian Goodman / 20 janvier - 13 mars 2021

Galerie Marian Goodman / 20 janvier - 13 mars 2021

Cette nouvelle exposition de Christian Boltanski (France, 1944) s’intitule Après. Évidemment, le virus est passé par là, rendant la mort qu’on avait eu tendance à glisser (un peu beaucoup) sous le tapis à toutes les conversations. Dans une première salle, des piles de vêtements immaculés s’amoncèlent sur des tables roulantes, tandis que des visages d’enfants vidéoprojetés apparaissent ici ou là sur les murs à la manière de spectres. Les étoffes rappellent Personnes, installation réalisée dans le cadre de Monumenta, sous la verrière du Grand Palais, dix ans auparavant. Mais il y a ici quelque chose de plus virginal, et les plis en appellent aux drapés de la peinture ancienne, Van Eyck en tête. Ou aux circonvolutions d’un cerveau humain. Au soussol, l’ambiance est plus sombre. Sur quatre écrans disposés en croix sont projetées des images provenant d’une agence photographique, de ces clichés génériques qui signifient instantanément le bonheur ou la félicité, paysages idylliques, animaux paisibles broutant dans un champ, etc. Boltanski y a inséré, de manière subliminale, des images furtives d’horreurs commises au 20e siècle. Dans la dernière salle, c’est véritablement une chapelle funéraire qui nous accueille, avec trois petits sarcophages enfantins (1995). Sur un mur, des ampoules bleues écrivent le mot Après. Et après tout ça, qu’est-ce qu’on fait ? On verra. Demain, c’est trop loin.

Richard Leydier

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This new exhibition of the work of Christian Boltanski (France, 1944) is entitled Après [After]. Of course the virus has been by, bringing

death, which we have tended to sweep (an awful lot) under the carpet in all conversations. In the first room, piles of immaculate clothes heaped up on trolleys, while videoprojected children’s faces appear here and there on the walls like ghosts.The fabrics are reminiscent of Personnes [People / Nobodies], an installation created as part of Monumenta under the glass roof of the Grand Palais ten years ago. But there is something more virginal here, and the folds call to mind the drapes of old-master painting, Van Eyck first and foremost, or the folds of a human brain. In the basement the atmosphere is darker. On four screens arranged in a cross are projected images from a photography agency, generic shots that instantly signify happiness or bliss, idyllic landscapes, peaceful animals grazing in a field, etc. Boltanski has inserted amid them furtive images of horrors committed in the 20th century, which have a subliminal impact. In the last room it is truly a funeral chapel that welcomes us, with three small childsized sarcophagi, dated 1995. On a wall, blue light bulbs write the word Après. And after all that, what do we do? We’ll see. Tomorrow is too far away.

Ci-dessus / above:

Gabriel Léger. « Deep Time ».

Vue d’exposition / exhibition view. (Ph. Grégory Copitet) Ci-dessous / below:

Christian Boltanski. « Les linges ». 2020. Tables métalliques à roulettes, carton, tissu en coton, agrafes, LED néon flexible / metal tables on wheels, carton, cotton fabric, clips, LED flexible neon.