Fatras, exposition au château de Jau du 25 juin au 26 septembre 2021
Vincent Corpet présente au Château de Jau quatre-vingt onze oeuvres jamais montrées pour la plupart. Certaines ont été mises sur châssis pour l’occasion, ayant été conservées sur toile libre depuis leur création. Lorsque Sabine Dauré et Régine de Boussac sont venues à l’atelier pour choisir le contenu de l’exposition, outre un grand tableau Matrice de 2006 (2,70 × 7,44 m) et un autre d’après les peintures de maîtres de 2011, elles ont porté leur choix sur des natures mortes peintes entre 1984 et 1986 et des paysages de Bretagne peints entre 1985 et 1986. Car, comme chaque fois, Corpet délègue le choix des oeuvres. Les natures mortes ont été réalisées à partir d’objets du quotidien qui étaient sous ses yeux, dans l’atelier parisien de la Cité Pilleux, avenue de Saint-Ouen : paquet de cigarettes, cendrier, briquet, râpe à fromage, presse-purée, casserole, bouteilles, hachoir, etc. Beaucoup d’ustensiles de cuisine car l’atelier servait aussi de logement : une cuisine et un atelier, transformable le soir en chambre, dans 27 m2. Tout ce fourbi est peint dans une matière très mate, effet dû à l’acrylique du début des années 1980. Certains cartons serviront de matrice à de futures Crucifixions (1987). Les paysages ont été exécutés en Bretagne, près de la maison de vacances familiale dans un souci botanique scrupuleux. Le feuillage des arbres est représenté à partir de la feuille même de l’espèce. On reconnaît un chêne, un marronnier ou un châtaigner. Ils sont peints dans un style post-cubiste et fauve en même temps. Ce sont des singularités dans l’oeuvre de Corpet. Elles vont permettre aux aficionados de compléter leurs connaissances sur son parcours artistique qui est certainement un des plus riches et des plus originaux de son temps.