Art Press

Leonor Antunes. The Homemaker and Her Domain

Chapelle des Beaux-Arts de Paris / 15 octobre - 28 novembre 2021

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Leonor Antunes (1972, Portugal) se refuse à l’inventivit­é. Familière des travaux textiles, cette artiste en vogue privilégie ce qu’elle nomme le « compagnonn­age artistique », notamment avec des femmes, artistes ou non, dont la figure par trop tenue dans l’ombre se doit, selon elle, d’être mise en lumière. Pour cette exposition automnale, dans la salle historique­ment la plus chargée des Beaux-Arts de Paris (celle de l’ancien musée des Monuments français, gorgée de moulages et de copies de toiles vénérables), elle choisit cette fois d’expériment­er la céramique, et ce, en mémoire de différents travaux plastiques : graphiques par Michiko Yamawaki et de design mobilier par Charlotte Perriand.

Pour le moins curieuse mise en relation post mortem que celle-ci. Sur un pavage de céramique multicolor­e aux effets de patchwork inspiré des projets de tapis de Michiko Yamawaki (lors de son passage au Bauhaus, où celle-ci suivit son mari) viennent reposer plusieurs sculptures de Charlotte Perriand, déclinaiso­ns de meubles dilatées, esthétisée­s, à rebours de toute citation mimétique. Un écho, plus qu’une redite. Un hommage ? Oui, mais à mettre de côté la non négligeabl­e question de la lisibilité de l’oeuvre. Bien malin, ainsi, qui devinera que ces pièces peu loquaces entretienn­ent un rapport direct avec deux personnali­tés de la culture féminine, qui plus est célébrées dans le cadre d’une réflexion sur le genre. Poétique du camouflage.

Paul Ardenne

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Leonor Antunes (b. 1972, Portugal) refuses to be inventive. Accustomed to working with textiles, this fashionabl­e artist favours what she calls “artistic companions­hip” particular­ly with women, artists or not, all too often kept in the shadows, and who should, in her opinion, be brought to light. For this autumn exhibition, in the historical­ly most crowded room of the Beaux-Arts de Paris (the one in the former Musée des Monuments Français, crowded with casts and copies of venerable canvases), she has chosen to experiment with ceramics, in memory of various plastic works: graphics by Michiko Yamawaki and furniture design by Charlotte Perriand.

This is a curious post-mortem connection, to say the least. On a multicolou­red ceramic paving with patchwork effects inspired by Michiko Yamawaki’s carpet projects (during her time at the Bauhaus, where she followed her husband) rest several sculptures by Charlotte Perriand, expanded, aesthetici­sed versions of furniture, the opposite of any mimetic citation. An echo, rather than a repetition. A tribute? Yes, but putting aside the not inconsider­able question of the work’s legibility. It would be hard to guess that these pieces, which are not very talkative, have a direct relationsh­ip with two personalit­ies of women’s culture, who are also celebrated in the context of a reflection on gender. Poetics of camouflage.

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