Art Press

Anne-Marie Filaire. Lever du jour

Musée Nicéphore Niépce / 15 octobre 2021 - 16 janvier 2022

-

Avant ses profonds paysages d’Auvergne, ses horizons et frontières en tension (Moyen-Orient, Asie) et ces masses de terre déplacées par les chantiers du Grand Paris, AnneMarie Filaire (France, 1961) a assisté le tireur Yvon Le Marlec à Paris, de 1987 à 1991. C’était alors la grande époque de la photograph­ie argentique, ainsi que celle de l’invention par Le Marlec et le chimiste Christophe Bart d’un procédé de révélation à la lumière du jour qui fit l’événement aux Rencontres d’Arles en 1989 : un immense panthéon de la photograph­ie en photomonta­ge apparaissa­nt en direct et en musique sous les coups de brosse du tireur.

L’exposition Lever du jour, baptisée comme ce procédé, présente pour la première fois les clichés que la jeune Filaire prenait spontanéme­nt comme on prend des notes, un autofocus toujours dans la poche, se souciant rarement du cadrage. En frises et séquences chronologi­ques, les tirages aux allures brutes de planche contact (perforatio­ns de la pellicule, surexposit­ions) se déroulent au mur tel un film. Ils racontent le quotidien d’un laboratoir­e (agrandisse­ur, bains de développem­ent, papier photo et tests de tirage en vrac) et ce voyage à Arles, ponctués de portraits et d’autoportra­its – son regard perdu dans l’objectif, doutant de sa propre présence : un cumul de temps qui tiendront plus tard en un seul et même paysage.

Ainsi, le Lever du jour n’est pas seulement l’histoire d’un laboratoir­e ou le témoignage d’une époque, c’est aussi le bain révélateur d’une photograph­e ensuite partie « faire sa photograph­ie », emportant avec elle rigueur, lumières et matières à venir, entre documentai­re et autobiogra­phie.

Aurélie Cavanna

Anne-Marie Filaire expose ses Terres du Grand Paris au centre Claude Cahun (ex galerie Confluence­s) à Nantes jusqu’au 12 mars 2022.

———

Before her extensive landscapes of the Auvergne, her horizons and borders in tension (Middle East, Asia) and the masses of displaced earth from the constructi­on sites of the Grand Paris, Anne-Marie Filaire (France, b. 1961) assisted the photograph­er Yvon Le Marlec in Paris, from 1987 to 1991. This was the heyday of analogue photograph­y, as well as that of the invention by Le Marlec and the chemist Christophe Bart of a daylight developing process that caused a sensation at the Rencontres d’Arles photograph­y festival in 1989: an immense pantheon of photomonta­ge photograph­y appearing live and to music under the brushstrok­es of the printer.

The exhibition Lever du Jour [Daybreak], named after this process, presents for the first time the photograph­s that the young Filaire took spontaneou­sly as one takes notes, an autofocus always in the pocket, rarely worrying about framing. In chronologi­cal friezes and sequences, the prints with the rough appearance of a contact sheet (perforatio­ns in the film, overexposu­res) unfurl on the wall like a film. They tell the story of the daily life of a laboratory (enlarger, developing baths, photo paper and loose print tests) and of this trip to Arles, punctuated by portraits and self-portraits—her gaze lost in the lens, doubting her own presence: an accumulati­on of times that will later become a single landscape. Thus, Lever du Jour isn’t only the story of a laboratory or the testimony of an era, it is also the developing bath of a photograph­er who then left to “do her photograph­y”, taking with her rigour, lights and materials to come, between documentar­y and autobiogra­phy.

Anne-Marie Filaire is exhibiting her Grand Paris Terres [Earths] at the Centre Claude Cahun (formerly Galerie Confluence­s) in Nantes until March 12th, 2022.

 ?? ?? Anne-Marie Filaire. Rue de Maubeuge, Paris, mai 1989. (© Anne-Marie Filaire)
Anne-Marie Filaire. Rue de Maubeuge, Paris, mai 1989. (© Anne-Marie Filaire)

Newspapers in English

Newspapers from France