Anaël Pigeat
Effervescence de la peinture dans l’art contemporain Flammarion, 304 p., 65 euros
Ce livre retrace dix ans du prix artistique Jean-François Prat, qui sélectionne chaque année trois jeunes peintres, avant d’en élire un. En 2021, ce fut Chloé Saï Breil-Dupont (présentée en 2020 dans Après l’école, biennale artpress des jeunes artistes), Jean Claracq et Alexandre Lenoir, et c’est ce dernier qui est le lauréat. On trouvera ainsi dans cet ouvrage des notices consacrées à une trentaine de peintres, une préface de Mark Godfrey, un texte d’Anaël Pigeat sur la peinture contemporaine ainsi qu’une interview de Marie-Aline Prat (veuve de Jean-François Prat) et Frédéric Brière (collectionneur) sur l’histoire du prix dans le cabinet d’avocats Bredin-Prat, dans les bureaux duquel Jean-François Prat avait pris l’habitude d’accrocher des oeuvres de sa collection, en particulier des tableaux (laquelle collection fut vendue il y a peu). À sa mort, ses collègues ont voulu lui rendre hommage en créant ce prix. Un comité de cinq experts (Odile Burlureaux, Frédéric Bonnet, Anaël Pigeat, Frédéric Brière et Marie-Aline Prat) choisit des artistes tout au long de l’année au gré de leurs découvertes dans les galeries, ateliers, foires… À force de discussions, les membres de ce comité s’entendent sur une liste de trois artistes. Puis un jury réunissant des associés du cabinet établit un choix après avoir écouté des rapporteurs désignés pour défendre un artiste. Si elles relèvent toutes plus ou moins de la peinture figurative, les pratiques des artistes, assez jeunes, sont très diversifiées. Paysages solarisés chez Lenoir, scènes d’intérieur assez naïves chez Jonathan Gardner, réalisme miniaturisé chez Jean Claracq, caravagisme de Guillaume Bresson, complexité des compositions chez Kei Imazu, minéralité des peintures de Maude Maris, ce gros livre offre un bon aperçu de ce qu’est la chose peinte aujourd’hui.