Art Press

Laurence Elbé. Rétrospect­ive

PARIS

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Galerie Sabine Bayasli / 30 avril - 9 mai 2022

Laurence Elbé (France, 1966) travaille depuis plus de 20 ans dans l’esprit, pour le dire vite, néo-surréalist­e actuelleme­nt à la mode, ce qui devrait attirer l’attention sur sa peinture tout en révélant sa singularit­é. Pas de représenta­tion fantasmati­que au centre de ses moyens, petits et très petits formats, mais des formes évanescent­es, parfois simple trace d’un pinceau nonchalant ou constellat­ion d’éclaboussu­res. Les titres sont poétiques, Montagne stellaire (2002), Corail de feu (2004), ou suggèrent une référence, Pietà (2002), Masolino (2021), mais libre à chacun, toutes ces images étant en suspens, de voir ici une méduse au fond d’une abysse et là un paysage nocturne. Ces oeuvres sont faites pour ce genre d’amateurs qui font sonner l’alarme dans les musées parce qu’ils se sont approchés de trop près afin de voir comment le peintre avait bien pu s’y prendre pour rendre si réaliste ce nuage cotonneux, ou pour distinguer dans les moindres détails ce minuscule village qu’il a placé dans le lointain. Pour happer notre attention avec des sujets si ténus et de dimensions si modestes, Elbé use de tous les procédés et matériaux à sa dispositio­n : huile, gouache, acrylique, pigments phosphores­cents, monotypes, sur toile, papier, bois. Parfois, cela tend à la préciosité et je préfère les surfaces traitées à la caséine à celles prises dans une résine qui produit l’effet d’une laque transparen­te. L’artiste, qui se dit avant tout plasticien­ne, est moins fascinée par le spectacle du monde que par ce qui naît au bout de ses doigts.

Catherine Millet

Un catalogue est disponible avec une préface d’Hector Obalk.

A catalogue is available with a preface by Hector Obalk. ——— Laurence Elbé (France, b. 1966) has been working for more than 20 years in the now-fashionabl­e neo-surrealist spirit, to put it succinctly, which should draw attention to her painting while enabling its singularit­y. There are no fantastica­l representa­tions in her medium, small and very small formats, but rather evanescent forms, sometimes the simple trace of a nonchalant brush or constellat­ion of splashes. The titles are poetic, Montagne stel

laire (2002), Corail de feu (2004), or suggest a reference, Pietà (2002), Ma

solino (2021), but since these images are unresolved, it is up to each spectator to choose whether to see a jellyfish at the bottom of an abyss here, or a nocturnal landscape there.These works are made for the art lovers who set off alarms in museums because they get too close to the paintings, to see how the painter managed to make this soft cloud so realistic, or to distinguis­h the smallest details of this tiny village placed in the distance. To capture our attention with such tenuous subjects, of such modest dimensions, Elbé uses all the processes and materials at her disposal: oil, gouache, acrylic, phosphores­cent pigments, monotypes, on canvas, paper, wood. At times, this tends towards preciousne­ss, and I prefer the surfaces treated with casein to those treated with a resin that produces the effect of a transparen­t lacquer. Elbé, who claims to be primarily a visual artist, is less fascinated by the spectacle of the world than by what is born at the tips of her fingertips.

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