Clélia Nau

Feuillages. L’art et les puissances du végétal Hazan, 280 p., 99 euros

À travers ce livre-coffret, Clélia Nau livre les fruits d’une recherche passionnante, à partir de laquelle ont germé ses réflexions sur « le mode d’expression du feuillage ». « Je voulais le comprendre comme existence singulière », affirme-t-elle. S’il est d’abord motif, parure, le feuillage est devenu, peu à peu, l’objet d’une plus grande attention de la part des artistes. L’historienne de l’art et philosophe explore les différents arts, la peinture, la photographie, puis le cinéma pour mettre en lumière un sujet encore peu étudié. En clôturant son ouvrage par l’art du temps, elle révèle combien le feuillage inspire à l’observation des changements, variations de lumière et de couleurs. Ses fines analyses d’oeuvres – de l’histoire de l’art (Vinci, Cézanne) jusqu’à l’art contemporain (Cy Twombly) – et de techniques nous mènent à la découverte de la vie du feuillage. La science, la philosophie et la poésie traversent également son propos. L’écrivaine attire notamment notre regard sur le mouvement des feuilles. À l’extrémité des arbres et des plantes, celles-ci entretiennent des connexions avec l’extérieur. En parcourant des oeuvres de diverses techniques et époques, Clélia Nau déploie les puissances du végétal avec grande finesse et rend compte des caractéristiques du feuillage avec précision. Au fil de sa pensée, les visuels pleine page offrent des moments de contemplation, d’émerveillement : une invitation à percevoir les légères vibrations des feuilles, leurs bruissements… Page après page, nous prenons le temps de nous laisser absorber par la beauté des frondaisons. La lecture de Feuillages, les puissances du végétal stimule notre sensibilité à la nature et au cycle des saisons. Proposant un parcours muséal, philosophique et poétique du feuillage, ce somptueux ouvrage nous invite à aiguiser nos sens.