PLUS QUE GÈO
Même si Peter Halley nous permet de jeter un pont entre le courant que l’on a appelé néo-géo dans les années 1980, dont il était la figure centrale, et les artistes, tous américains, que nous avons réunis ici sous le titre « Plus que géo », il y a une différence de taille. Le même rejet du formalisme pur persiste (preuve de la prégnance de celui-ci ?), mais alors que dominaient citations et détournements postmodernes, jusqu’à la parodie, dans le néo-géo, ceci dans la logique de « déréalisation » définie par Jean Baudrillard, ce qui frappe aujourd’hui est au contraire un surgissement du réel au coeur de l’abstraction si l’on peut dire la plus abstraite. Un réel qui mêle aux références picturales des éléments autobiographiques et une culture populaire ou vernaculaire, puisant pareillement dans la musique et le cinéma. Alors, un mix de « op » et de « pop » ? Non, loin du recyclage et de la nostalgie, une explosion des codes à l’intérieur de la règle.
Although Peter Halley enables us to bridge the gap between the so-called neogeo current of the 1980s, of which he was
the central figure, and the all-American artists whom we have gathered here under the title “More than Geo,” there is one major difference. The same rejectionof
pure formalism persists (proof of its significance?), but whereas neo-geo was dominated by postmodern quotations and subversions, to the point of parody, in the
logic of “derealisation” defined by Jean Baudrillard, what strikes us at present, on the contrary, is the sudden resurgence of reality at the heart of the “most abstract” abstraction. A reality that combines pictorial references, autobiographical elements
and a popular or vernacular culture, drawing from both music and cinema.
So, a mix of “op” and “pop”? No, far removed from recycling and nostalgia, this is an explosion of codes
within the rule.