Éric Reinhardt (dir.)
La Collection du Centre national des arts plastiques Atelier EXB/Cnap, 384 p., 45 euros
D’une peinture d’histoire de FrançoisAndré Vincent de 1791-95 à une oeuvre à protocole de Gaëlle Choisne de 2021, la Collection du Centre national des arts plastiques réunit plus de 400 oeuvres parmi les 107 000 acquises par l’État depuis 1791 afin d’encourager la création. Privilégiant « une écriture purement visuelle », le directeur d’ouvrage, l’écrivain Éric Reinhardt, a conçu avec les graphistes We-We une « fresque » chronologique qui donne toute sa place aux oeuvres et à leurs rapprochements. Initialement dédiée à la peinture, la sculpture et la gravure, la collection s’est élargie à toutes formes de créations visuelles, y compris le design et le graphisme, envisagées dans une perspective internationale. Elles sont ici réunies avec le souci de dépasser les hiérarchies et de faire valoir les différences de statut et de notoriété. Cette collection sans murs, conservée en réserves ou déposée dans des musées, administrations, églises…, a pris le nom de Fonds national d’art contemporain (Fnac) en 1976. Elle est administrée par le Centre national des arts plastiques (Cnap) depuis sa création en 1982. La période contemporaine est de loin la plus riche et les pages dédiées au 19e siècle et à la première moitié du 20e confirment le peu de goût de l’administration d’alors pour les avantgardes. Précédée d’une copieuse présentation de l’histoire de la collection par Aude Bodet, qui n’hésite pas à poser la question de la propagande d’État ou de la parité dans les acquisitions, la fresque est ponctuée de cartes blanches données à des artistes extérieurs aux champs couverts par le Cnap. Tout juste peut-on regretter que ces portfolios n’aient pas toujours été aussi justifiés que celui de l’écrivaine Léonora Miano autour de la représentation de la figure noire.