La valse des milliards
Emmanuel Macron le reconnaissait mercredi soir à la télévision : « C’est dur d’avoir 20 ans en 2020. » Entre la vie sociale en pointillé pour cause de confinement et maintenant de couvre-feu, les cours en distanciel, les stages qui se raréfient, les emplois qui manquent, les boulots d’étudiant introuvables ou, pour les plus privilégiés, les études à l’étranger impossibles, les jeunes ne sont pas à la fête. Et rien n’indique que pour cette génération-là, il ne sera pas aussi dur d’avoir 40 ans en 2040 et 60 ans en 2060. Entre réchauffement climatique et poids de la dette, on peut être inquiet. C’est que l’addition de la pandémie grossit à vue d’oeil. Les milliards valsent à mesure que le Covid s’installe et se répand. Comment faire autrement ? Il faut parer au plus pressé. Le ministre de l’economie, Bruno Le Maire, évalue déjà à 1 milliard d’euros les aides de l’etat destinées à amortir les dégâts économiques de six semaines de couvre-feu : chômage partiel, aides à la restauration et à la culture, prime de 150 € pour les ménages modestes, etc. Si l’on devait reconfiner ces huit métropoles et l’ilede-france, il faudrait mettre 5 milliards d’euros sur la table. Et s’il fallait se résoudre à un reconfinement général (qui ne peut être exclu si ça ne s’améliore pas), Bercy évalue l’effort entre 15 et 20 milliards d’euros par mois. Le premier confinement a déjà coûté 74 milliards aux finances publiques. Les réformes indispensables du « monde d’avant » (déficits, retraites, etc.) sont mises entre parenthèses. Le réveil sera difficile. On ne pourra pas laisser l’addition sur le comptoir à la génération qui a 20 ans en 2020.