Des boîtes aux lettres contre la maltraitance infantile
Ces dispositifs permettent de libérer la parole des victimes.
LE SUJET de la maltraitance infantile est souvent difficile à aborder. L’association les Papillons a trouvé un moyen efficace de briser la loi du silence par le biais d’un dispositif simple : de petites boîtes aux lettres, installées à hauteur d’enfants, au sein des écoles.
La première du Grandouest à en avoir bénéficié, c’est l’école Diwan de Quimper (Finistère). « Cela fait quinze jours qu’elle est là », raconte Keven Ar Fur, le directeur. « Lors de la pose de la boîte, les bénévoles de l’association sont intervenus durant une heure dans chaque classe, du CP au CM2. On a pu expliquer l’importance de ne pas se taire. » De la fessée aux attouchements, jusqu’à l’évocation du viol, en passant par les violences vebales, les Papillons abordent le sujet avec délicatesse, mais de façon frontale. « Cela passe bien auprès des enfants. Il n’y a pas eu de gêne. »
« On va contacter le 119, le parquet... »
A l’origine de cette initiative, un bénévole, Mickaël Lamouche, fonctionnaire de police et papa d’un petit garçon scolarisé à Diwan : « Les mots récoltés sont transmis à notre président et une prise en charge par des psychologues ou des travailleurs sociaux peut être envisagée. Si c’est plus grave, on va contacter le 119, le parquet… » Isabelle Assih, maire PS de Quimper, psychologue scolaire de métier, est également investie. « Il y a désormais plusieurs boîtes installées et nous comptons développer ce projet. » Plusieurs autres villes bretonnes devraient adhérer sous peu.