Les humoristes préfèrent en rire
AU BARBÈS Comedy Club, maison du stand-up à Paris (XVIIIE) qui restera ouverte sept jours sur sept, les artistes n’ont pas manqué de rebondir sur la situation sanitaire en général et sur le couvre-feu en particulier.
« Mais… on parlait de quoi avant », se marre l’un des artistes sur scène. Impossible de faire l’impasse sur le sujet. S’ils ont aussi parlé théorie du complot, racisme ou voyage sur la Lune, les quatre humoristes présents hier à la séance de 20 h 15 du Barbès Comedy Club — la dernière jusqu’à nouvel ordre à cette heure — ont tous évoqué la crise sanitaire en général, et le couvrefeu en particulier. Petite salle à l’américaine où les meilleurs jeunes humoristes adeptes de stand-up testent leurs nouvelles vannes, le Barbès Comedy Club a été créé il y a un an pile. « Un super business plan : depuis l’ouverture, on a eu les grèves, la pandémie mondiale, et maintenant le couvre-feu et les changements d’horaires », résume en rigolant sur scène l’humoriste Shirley Souagnon, la patronne des lieux. A tour de rôle, après des passages de dix bonnes minutes, chaque stand-upper se passe le témoin. Mais, Covid oblige, leur premier geste est le même : un coup de lingette sur le micro. Les vannes sur le confinement, les masques ou les gestes barrière fusent. « Je suis célibataire et je ne vous cache pas qu’une bise de temps en temps, ça fait plaisir, lâche Louis Chappey. Mais maintenant, quand je fais la bise à un pote, j’ai l’impression de faire l’amour sans capote. » « Vous avez écouté Macron mercredi ? rebondit quelques minutes plus tard son collègue Rémi Boyes. Il nous a dit : je ne vous infantilise pas mais… soyez tous à la maison à 21 heures, hein ! »
« Bouffée d’oxygène »
La salle, bien remplie, réagit au quart de tour. Sihem et Assia, deux copines venues du Vald’oise et des Hauts-de-seine, avaient initialement prévu uniquement un resto. « Mais avec le couvre-feu, on s’est dit qu’on allait aussi se faire un spectacle parce qu’à partir de la semaine prochaine, ça va être bien plus compliqué. » Fanas de sortie, les deux jeunes femmes regrettent déjà leur « bouffée d’oxygène du jeudi ou du vendredi soir ». « On a commencé à se renseigner