AUTO HEROES

THE ITALIAN JOB

Si “L’or se barre” a acquis un véritable statut de film-culte, cette comédie à l’esprit potache le doit autant à son casting et à ses cascades en Mini Cooper qu’à la musique joyeusemen­t 60’s de Quincy Jones.

- texte Jean-François Rivière

Ce “boulot italien” dont il est fait mention dans le titre original (Italian Job), c’est le vol audacieux de 4 millions de dollars en lingots d’or dans une banque de Turin par une équipe de gangsters anglais menée par Charlie Croker, incarné par Michael Caine. Ce dernier jugeait que : « Ce lm, c’est tout l’esprit des années 60, les voitures, la mode, le fun et cet optimisme qui planait dans l’air à cette époque. » Mais hélas pour les comédiens (dont Benny Hill et Noël Coward), les véritables vedettes resteront à jamais les trois Mini Cooper utilisées par les Anglais pour s’enfuir à travers Turin dans cette inoubliabl­e séquence de poursuite conçue par Rémy

Julienne. Pour accompagne­r ces prouesses, le producteur Michael Deeley va engager le compositeu­r américain Quincy Jones, qui vient s’installer à Londres encore auréolé du récent succès de deux de ses bandes originales : De sang froid (nommé aux Oscars 1968) et Dans la chaleur de la nuit (nommé aux Grammy 1968).

Italian job sera sa première comédie.

Pour la chanson de la scène d’ouverture (une Lamborghin­i Miura fonçant à travers les Alpes), Quincy Jones convoque le parolier Don Black et le crooner Matt Munro qui ont déjà oeuvré ensemble en 1965 sur Thunderbal­l, la chanson-titre d’un James Bond. Dean Martin n’aurait pas renié le résultat,

On days like these, une langoureus­e balade chantée en italien et en anglais, reprise plus tard en instrument­al. Something’s cookin, très funky avec ses guitares et son orgue Hammond, démarre très élégamment l’album sur les images d’un Michael Caine egmatique alors au seuil de sa gloire. Soulignant le caractère résolument irrévérenc­ieux de la bande de sympathiqu­es malfrats menée par Croker, Getta Bloomin’ Move on ! est une sorte de chanson à boire, un hymne paillard truffé d’expression­s cockney (argot londonien) qui semble presque avoir été enregistré­e dans un Pub. On y reconnaît même la voix de Caine parmi celles des gaillards qui entonnent le refrain, The self-preservati­on society. Le thème est repris dans le titre It’s caper time, illustrant la fameuse séquence d’évasion avec les Mini Cooper, le tout dans une bonne humeur et un esprit très Swinging Sixties.

Dans Britannia & Mr. Bridger, Quincy Jones adapte à sa façon le célèbre chant patriotiqu­e Rule, Britannia ! composé en 1740 par Thomas Arne, puis il cuisine à la sauce jazz une ballade traditionn­elle britanniqu­e, Greensleev­es. Plus classiques, quelques titres d’ambiance (Meanwhile, back in the ma a et Hello Mrs. Beckerman !) complètent sans surprise cet agréable fourretout, ensemble joyeusemen­t hétéroclit­e et désordonné, à l’image du lm.

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