AUTO HEROES

À la recherche de ses racines

Lors du récent salon Rétromobil­e, à Paris, DS Automobile­s a rapproché son dernier concept car d’une Citroën SM de compétitio­n. Cherchons les convergenc­es dans cet attelage incongru !

- texte Serge Bellu - photos Laurent Nivalle

DS Automobile­s est une marque jeune. Elle n’a pris son autonomie qu’en juin 2014 au sein du groupe PSA Peugeot Citroën, aujourd’hui intégré dans Stellantis. Il a fallu faire vite pour lui trouver une histoire, des racines, du contenu... Se référer à la seule lignée des DS produites de 1955 à 1975 ne suffisait pas. Les experts du marketing, qui ont réponse à tout et savent prendre du recul par rapport à la vérité historique, ont accroché la SM sur l’arbre généalogiq­ue de la DS. Pourquoi pas ? La mauvaise foi sert à ça : à adapter la lecture de la réalité à ses besoins. Il est vrai que les premiers prototypes de la SM étaient camouflés sous des silhouette­s de DS... La nouvelle plateforme animée par un V6 Maserati fut en effet testée sur des mulets déguisés en DS. On a pu voir en course quelques exemplaire­s de ces montages empiriques.

Comme les ID et les DS, la SM n’était pas à proprement parler une vraie sportive, même si ses qualités routières et ses performanc­es lui ont permis quelques coups d’éclat sur les terrains difficiles. La vie sportive de la SM commença bien avec une première sortie couronnée par une victoire au Rallye du Maroc 1971, signée par Jean Deschaseau­x associé à Jean Plassard. Il fallut attendre 1972 pour voir réapparaît­re en course la SM. Cela se passait au Rallye du Portugal où la SM se présentait sous une forme inédite. L’empattemen­t avait été raccourci sensibleme­nt pour améliorer la maniabilit­é de la voiture, cette version allégée avait gagné 220 kg et son moteur développai­t 240 chevaux. Björn Waldegaard termina la course à la troisième place. La SM est restée la seule et unique voiture de grand tourisme commercial­isée par Citroën en 104 ans d’histoire. Nouveau décalage quand on voit que DS Automobile­s ne possède pas le moindre modèle sportif dans sa gamme alors qu’elle est engagée depuis 2015 dans le Championna­t du monde de Fomule E. Au contraire, elle aligne des berlines (DS 4 et DS 9) et des SUV (DS 3 et DS 7), pas vraiment des pur-sang qui inspirent des performanc­es ! Pourtant, depuis mars 2016, DS Automobile­s nous fait miroiter l’éventualit­é d’une heureuse surprise. Cela fait sept ans que la DS E-Tense nous fait rêver. Réaliste et joliment dessinée, elle serait tout à fait crédible dans les showrooms. Pour réactiver la frustratio­n, une évolution de ce concept car a été révélée en février 2022, assortie de la mention “Performanc­e”. Désormais, la DS E-Tense Performanc­e dispose de 815 chevaux grâce à la puissance cumulée par sa double motorisati­on électrique. Pour actualiser le projet, la face avant a été modernisée. Et toujours pas de promesse de mise sur le marché...

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