Avantages Hors-Série

Conseils écolos pour des traitement­s efficaces.

Garder un jardin en bonne santé, c’est d’abord le regarder. Car il suffit de déloger les premiers indésirabl­es pour ne pas être envahi plus tard. Et lorsqu’il faut recourir à des traitement­s, la douceur vaut mieux que tout !

- Texte et photos Jean-Michel Groult

Ce n’est pas parce que quelque chose est inhabituel chez une plante qu’il faut se précipiter vers son pulvérisat­eur. De toutes les cultures, celle des légumes est sans doute celle dont les problèmes sont les plus faciles à diagnostiq­uer… du moins jusqu’à un certain point. Astreignez-vous à faire la différence entre une maladie (causée par un champignon le plus souvent) ou un ravageur (un animal). Car les deux se gèrent de façons très différente­s et traiter l’un pour l’autre, c’est polluer sans raison (et de façon inefficace). Les ravageurs piquent ou mangent les plantes. Ainsi une feuille grignotée peut indiquer l’attaque de chenilles ou de gastéropod­es (escargots ou limaces). Les crottes trahissent les premières, les traces de mucus signalent les seconds. Les maladies se reconnaiss­ent à des taches, des flétrissur­es plus ou moins importante­s ou des désordres qui touchent tout le plant. Contre les ravageurs Les répulsifs, comme la pulvérisat­ion d’un purin dilué, sont efficaces mais pas à 100 %. Contre les insectes piqueurs ou grignoteur­s, pulvérisez un extrait végétal insecticid­e comme le pyrèthre ou le tabac. Attention : écolo ne veut pas dire innocent et ces produits ne doivent jamais rentrer en contact avec l’eau d’un bassin car ils sont toxiques pour tous les animaux à sang froid. Et ne traitez jamais une plante lorsqu’elle se trouve en pleine floraison car, même bio, un traitement nuit aux insectes butineurs. Les maladies, une routine Il est presque impossible d’éviter l’apparition de maladies mais, au potager, elles sont peu nuisibles. Les taches sur les feuilles n’empêchent souvent pas la récolte. Vérifiez avant tout que vos cultures sont bien adaptées à votre sol, et envisagez des amendement­s en terre défavorabl­e (lourde ou très calcaire par exemple). Le compost est un remède miracle qui améliore toute terre : si vous ne compostez pas vos déchets verts, c’est le moment d’y penser ! Sur les cultures sensibles, comme les choux et les carottes, une pulvérisat­ion régulière d’extrait végétal (un purin) offre

une bonne protection. Le purin ne doit pas s’employer sur les légumes feuilles (laitues et autres salades) moins de dix jours avant la récolte.

Jouez la prévention

Évitez les soucis en prenant les devants. Comme dans une recette de pâtisserie, la différence entre la réussite ou la déception se joue souvent à peu de chose près. Choisissez par exemple des variétés naturellem­ent résistante­s plutôt que des variétés notoiremen­t sensibles comme les anciennes variétés de pommes de terre par exemple. Laissez l’air circuler entre les jeunes pousses, surtout au moment de la levée pour un semis. L’air confiné encourage le développem­ent de moisissure­s qui fait « fondre » les plantules. Et enfin, une astuce : effleurez les plantules, chaque jour, en les caressant avec les doigts pendant quelques secondes. Cela encourage les jeunes plantes à renforcer leurs tissus et elles sont moins sensibles aux insectes piqueurs, les pucerons en particulie­r !

N’oubliez pas vos alliés

Le secret d’un jardin où les pulvérisat­eurs restent au chômage, ce sont les prédateurs naturels. Bien sûr, il y a la coccinelle mais, à ses côtés, ce sont des dizaines d’animaux, souvent discrets, qui font le ménage parmi les insectes piqueurs. Offrez à ces animaux bienvenus le nécessaire pour qu’ils se plaisent chez vous : hôtels à insectes, murets en pierres sèches (et non maçonnés), etc. N’hésitez pas non plus à marier vos légumes avec des fleurs mellifères. On vous le garantit, ces alliés ne vous piqueront pas. Et par la même occasion, ils vous débarrasse­ront des moustiques…

 ??  ?? Des fleurs autour des légumes comme les alysses avec les choux, ne font pas que décorer. Les fleurettes attirent les butineurs et servent de relais aux insectes auxiliaire­s comme les coccinelle­s.
Des fleurs autour des légumes comme les alysses avec les choux, ne font pas que décorer. Les fleurettes attirent les butineurs et servent de relais aux insectes auxiliaire­s comme les coccinelle­s.
 ??  ?? Un petit espace, comme un potager au carré, permet de surveiller plus efficaceme­nt les cultures et de dénicher les éventuels indésirabl­es…
Un petit espace, comme un potager au carré, permet de surveiller plus efficaceme­nt les cultures et de dénicher les éventuels indésirabl­es…
 ??  ?? Déco et utile. Pour héberger les précieux assistants, des pots en terre cuite remplis de paille, retournés sur des pieux.
Déco et utile. Pour héberger les précieux assistants, des pots en terre cuite remplis de paille, retournés sur des pieux.
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