Un joli jardin sans se ruiner.
Profiter d’un cadre extérieur enchanteur sans y investir des fortunes, c’est tout à fait possible, même si, au départ, la situation n’est pas très favorable. À vous toutes les bonnes astuces pour y parvenir !
Le printemps se fait enfin sentir ! Et après un hiver si humide, on a forcément envie de donner un peu de peps à l’extérieur. La bonne solution serait-elle de guetter ce qui se fait de nouveau, pour s’en lasser avant l’été ou risquer d’être déçu ? Non, mieux vaut garder votre argent pour de vraies opportunités et tirer parti de ce que vous pouvez trouver à bon compte. L’esprit d’un petit jardin réussi et convivial, ce n’est pas la satisfaction d’y avoir mis des fortunes. On peut y parvenir en consommant moins ou, en tout cas, autrement. Car, lorsqu’on arrive à obtenir un joli jardin sans trop dépenser, c’est bon pour le moral pour trois raisons : non seulement on a préservé ses ressources, mais on a relevé un défi et, mieux encore, on pourra se permettre de changer la déco plus tard. Alors, on retrousse ses manches et on s’y met !
Par où commencer ? Tout d’abord, prenez le temps de regarder : de nombreuses ressources se dissimulent autour de vous.
Faites un peu comme une sorte d’inventaire avant relooking. L’idée n’est pas de tout réinventer, mais d’améliorer, de valoriser, d’ennoblir. Repérez d’abord les beautés cachées. C’est le cas de beaucoup d’arbustes qui ont poussé pendant des années sans soin, sans considération. Il faudra quelques coups de sécateur pour les révéler. Observez l’architecture de ces vieux arbustes, pour en trouver la silhouette à mettre en valeur. Dans certains cas, appliquez ce qu’on appelle la taille de transparence. Elle consiste à enlever des branches pour souligner celles qui restent et laisser passer le regard. Essayez-vous aussi à la taille en nuages, parfaite pour les vieux conifères (sauf les pins et les sapins). Cette technique crée immédiatement un effet japonisant là où il n’y avait qu’un tas de verdure. Internet abonde de tutoriels en la matière, et en visionner quelquesuns vous donnera les règles – elles sont toutes simples – et l’assurance nécessaire pour vous lancer.
Vous vous désolez d’un vieil arbuste en pot ?
Ce n’est pas ce qu’on appelle un rossignol, cet objet d’antiquité démodé et sans grâce, c’est un potentiel à révéler. Appliquez-lui la même taille qu’à un bonsaï et vous allez l’adorer.
Une grosse touffe de vivace vous prend une place démente ?
Divisez-la pour en faire 5, 10, et même 20 petites touffes. Vous pourrez les replanter le long d’une bordure qui soulignera un contour ou un massif, ou tout aussi bien en faire une large tache. Avec un objet déco planté au milieu, c’est inratable. Déplacez également les touffes pour les réarranger. Parfois, quelques coups de bêche
1. Côté déco, on mise sur la récup. Des planches de chantier se transforment en table de jardin, on peint en blanc une collection de pots récupérés ici et là, on y cultive des fleurs blanches et jaunes, et on rehausse le tout d’un gros pouf jaune… Le coin terrasse devient aussitôt un petit bijou !
2. Côté massif, on fait feu de tout bois. Souvent on a tendance à disséminer les plantes fleuries un peu partout, ce qui a pour effet de délayer l’ensemble. Jouez la carte d’un bon gros massif échevelé. Il créera un feu d’artifice devant la maison pour un gros bouquet de fleurs changeant.
3. Côté plantation, semez, bouturez et échangez entre voisins, c’est la manière la plus simple pour un beau jardin économique et varié. Vous ferez ainsi de délicieuses découvertes de plantes dont vous ne soupçonniez pas le charme ou la vigueur.
suffisent à apporter de l’harmonie là où n’y avait que fouillis. Tirez parti de la nature en valorisant ce qui vient tout seul. Ainsi, un arbre qui a poussé sans permission se transformera en boule sur tige si vous lui appliquez une taille régulière. Dégagez le tronc, taillez-le en sphère régulière et, en six mois, votre sucette Lollipop sera prête !
Nouvelle vie Essayez-vous au surcyclage, cet art de créer de la beauté avec des matériaux qu’on croyait dépourvus de tout intérêt.
Tuiles, éclats de béton, restes de chantier..., tant que la matière est jolie et qu’elle peut résister aux intempéries, elle trouvera une utilité en déco. Les seules limites ici sont l’imagination et l’audace. Ces matériaux à valoriser ne coûtent rien et certains artisans vous en donneront autant que vous voudrez. Vous pouvez aussi transformer des objets pour en faire des contenants. Attention, dans ce cas, au piège du « grunge », l’effet est vite loupé. Le secret d’un détournement d’objet tient à la façon dont on le dispose. Il doit avoir l’air abandonné et non pas disposé de manière ostentatoire.
Évidemment, jouez à fond la carte des boutures et des semis,
bien plus économiques que l’achat de plants, et plus valo- risants. N’ayez pas peur de vous essayer à la récup dans le domaine végétal. Les déchets verts des cimetières, par exemple, sont des pépinières gratuites où vous pouvez vous servir. Osez franchir le pas, vous serez bien plus à l’aise la seconde fois. Si cette démarche vous rebute, dans les villes, les services municipaux distribuent volontiers du matériel végétal (gratuitement ou à prix symbolique) lorsqu’ils renouvellent les massifs. Vous trouverez les coordonnées sur le site de la municipalité. Les bourses aux plantes et autres combines achèveront de vous procurer ce que vous n’avez pas besoin d’acheter. En résumé, suivez la stratégie du judoka plutôt que celle du bazooka. Le défi est de trouver un usage naturel pour des choses qui ne semblent pas à leur place. C’est moins facile que de sortir la carte bancaire. Réservez-la plutôt pour tout ce que vous ne pouvez pas inventer, comme certains outils. Encore que, même pour ces derniers, on a déjà vu des jardiniers à succès démarrer avec une truelle au lieu d’un transplantoir, et un bout de bâton au lieu d’un plantoir… « Plus que tout autre art, celui des jardins est avant tout une affaire de moyens », a déclaré un jour Éric Orsenna. Désolé, monsieur l’académicien, mais les pages suivantes démontrent le contraire…