REPORTAGE
Structuré et plein de charme
L’histoire commence il y plus de vingt ans, lorsque Valérie fait l’acquisition de cette vieille ferme à l’abandon. Ici, pas de jardin mais une terre chargée de pierres au fil du temps pour permettre aux tracteurs et aux machines agricoles de ne pas s’embourber. Le premier travail était donc de rendre le terrain cultivable et de faire tomber la ruine d’une dépendance usée par le temps. Les premières parties sur lesquelles Valérie a travaillé sont les abords de la maison. Elle les conçoit avec une série de petites terrasses qui suivent le terrain en légère pente. Son souci était de créer un jardin beau en toute saison. Elle y plante donc des persistants : buis, lonicera, éléagnus,
Viburnum tinus, qu’elle taille en boule très régulièrement. La vue de la maison est ainsi toujours verte, même en hiver. Elle y ajoute des rosiers grimpants et autres vivaces qui viennent ponctuer le temps de mille fleurs romantiques. Car le romantisme et les jardins anglais sont une grande source d’inspiration pour notre jardinière.
Perspectives et courbes
Valérie est directrice artistique et graphiste. Elle a donc un sens très poussé de l’esthétisme et porte une grande attention aux perspectives, à la structure du jardin. Elle le conçoit comme une oeuvre graphique ! Lorsque l’on se promène, les arches ouvrent des vues, les allées nous emmènent
d’une ambiance à une autre, tantôt plus végétale avec un tapis de lierre, tantôt plus florale. Et, comme Valérie est la reine de la taille, elle fait des expériences, jusqu’à tailler des rejets d’orme pour en faire de petites topiaires sur pied. Elles ressemblent d’ailleurs à de petits personnages dans ce monde de verdure. Elle a une vraie dextérité pour créer les lignes et les courbes de son espace – pas étonnant qu’elle conçoive maintenant des jardins pour des particuliers dans le Perche et ses environs. Une nouvelle corde à son arc créatif !
Ses astuces petit budget
Pour faire l’éloge du charme des jardins à l’anglaise, Valérie installe des arches végétales. Rusée et économe, elle trouve mille astuces pour ne pas trop dépenser, en bouturant au maximum et en se servant des espèces sauvages, comme le saule. Elle le dompte en arche, le taille en boule, c’est une plante si facile à multiplier qu’elle l’utilise un peu partout, même si elle est consciente qu’elle devra le tailler régulièrement pour le canaliser.
De la même façon, pour les vivaces, elle divise les souches à l’automne pour agrandir les parterres fleuris. Elle garde en tête que ses premières vivaces lui ont été données par Nadine et Christian, de la pépinière Ellébore toute proche. Cela fait deux ou trois ans que Valérie est enfin contente du résultat de ses vingt ans de travaux, preuve que le jardin est une école de patience et de ténacité !