SOUVENIRS, SOUVENIRS…
Cette fidélité à la cuisine de l’enfance, le chef lyonnais Davy Tissot en est également le dépositaire. L’homme qui défendra les couleurs françaises aux prestigieux Bocuse d’Or, a construit sa vie entière sur cette profondeur-là. Né aux Minguettes, dans la banlieue de Lyon, le chef étoilé du restaurant Saisons de l’Institut Paul Bocuse, se rappelle : « Quand on arrivait dans la tour, on savait qui avait cuisiné… ça sentait bon partout. Ensuite chacun partageait, les plats circulaient de palier à palier. Une époque chaleureuse. Les familles n’avaient pas beaucoup de sous, mais le sens du partage et de la solidarité. » En enfant du Sud, élevé dans les parfums des recettes de Sicile, Davy Tissot aime les plats de son enfance. Sa recette nostalgique ? Le risotto. « À la sicilienne, avec du safran et des blancs de seiche, une recette de ma grand-mère Ninette, la reine des cuisinières de la cité. » Ou encore, la spizzatine, un plat tellement intime qu’on peine à en trouver la recette : « L’agneau était cuit au bouillon avec du safran, ensuite les pâtes cuisaient dans ce bouillon, puis elle ajoutait des petits pois frais… c’est une recette familiale que j’ai toujours du mal à refaire, car trop émotionnelle, mais un jour peut-être… »