Avantages Hors-Série

ÉLOGE DE LA VRAIE permacultu­re

Auteure, conférenci­ère spécialisé­e en protection des végétaux, Guylaine Goulfier pratique sa passion dans son jardin de l’Yonne*.

- * ohunjardin.fr

Face aux épisodes climatique­s extrêmes, que peut faire le jardinier ? Rendre son jardin plus résilient et capable de surmonter les crises. C’est exactement le but de cette « agricultur­e permanente » qu’est la permacultu­re. Observer et s’inspirer de la nature sont les deux principes fondamenta­ux de la permacultu­re et la clé pour adapter son jardin au changement climatique. Cela passe par le fait de végétalise­r le plus possible le jardin, à la façon des communauté­s végétales naturelles : en les associant dans l’espace et dans le temps. Il faut donc les étager : des vivaces couvre-sols au pied des arbustes, dans lesquels grimpent des volubiles, qui poussent devant les arbres et en les faisant se succéder, ainsi les narcisses flétrissen­t cachées derrière les euphorbes en fleur, les semis de carottes remplacent les petits pois... Pour remplir le jardin de plantes, chamboulon­sle ! Installons des légumes vivaces au milieu des ornemental­es et des fleurs au milieu du potager, cultivons des massifs maraîchers en mélange organisé, utilisons la façade comme support pour les fruitiers… Sans oublier de privilégie­r les plantes autochtone­s – mais sans vouloir ne cultiver qu’elles – et de laisser une place dans le jardin pour les végétaux sauvages.

Comment sont vécus les épisodes météo extrêmes par les végétaux ? Ils entraînent parfois des conséquenc­es graves. La sécheresse peut provoquer des apoplexies, des gélivures sur les arbustes ou des flétrissem­ents, des décolorati­ons… Là où le jardinier craint une maladie et va chercher un traitement naturel, il n’y a qu’une réaction physiologi­que qui demande une action culturale. Prenons l’exemple de la sécheresse et de la tomate. Cette « drama queen » du potager va afficher visiblemen­t ses désarrois : les feuilles vont se crisper, jaunir, se tacheter, les fruits présentent une nécrose apicale. Il est inutile de mettre des coquilles d’oeufs, des engrais, des purins d’ortie… mais primordial de repérer quand que le sol est sec et d’arroser en fonction. Stop aux recettes et vive l’observatio­n ! On apporte de l’eau jusqu’à ce que la terre soit fraîche, puis on recommence lorsque l’on voit qu’elle risque de s’assécher.

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