Le fou rire, pire qu’une épidémie
SUR INTERNET OU DANS LA ( VRAIE ) VIE, TOUT SE TRANSMET, AU POINT QU’UNE EXPO S’EST EMPARÉE DU PHÉNOMÈNE…
par « Ris et le monde rira avec toi », affirmait la poétesse Ella Wheeler Wilcox dans un texte intitulé Solitude. C’est vrai, il suffit d’être prise d’un rire irrépressible pour qu’il s’empare de notre entourage. L’anecdote la plus marquante : l’épidémie de fou rire de Tanganyika (l’actuelle Tanzanie)*. En 1962, trois écoliers ont commencé à rire et, peu à peu, la totalité des élèves se roulaient par terre. On raconte même que l’école a dû fermer (de mars à mai) pour cause de fou rire. Le village entier s’est mis à se bidonner (un millier de personnes contaminées). Pas étonnant que les sitcoms qui ont tant cartonné dans les années 90 aient utilisé le ressort des rires préenregistrés pour emballer le public. C’est physiologique : notre cerveau réagit au son du rire plus qu’à d’autres sons. Et entraîne la contraction des muscles faciaux qui nous font nous marrer. Et paf, c’est parti. Difficile de s’arrêter.
On sait aujourdÕhui que cette histoire véridique était sans doute lÕexpression dÕune forme dÕhystérie collective due ˆ un stress important lié ˆ la toute récente indépendance du pays. ADELINE LAFFITTE