Elsa, 40 ans :

« J’ai été obligée d’escalader la corniche pour recevoir mes invités » « C’était il y a deux ans.

Je voulais faire une énorme fête, cent personnes invitées, traiteur, mégasono, champagne à flots. J’ai mis un mois à tout penser, une semaine à préparer : la déco, le rendez-vous chez le coiffeur, la petite robe chic, la deuxième paire de collants au cas où, les petits mots d’excuse chez les voisins. Bref, le jour J, mon rétroplanning fonctionne à merveille. A 20 h 45, je suis prête, brushing et vernis impeccables. Je profite du quart d’heure qui me reste pour m’excuser à nouveau auprès des voisins (pas du tout envie qu’ils appellent la police). Je sors de l’appart’ et, là, horreur : je claque la porte avec mes clés à l’intérieur. Grand moment de solitude sur le palier. Les seuls ayant le double des clés sont mes parents, qui passent le week-end à plus d’une heure de là, et la gardienne, qui en a profité pour aller au resto avec des copines. Je transpire, les larmes montent, je me concentre. Et si j’essayais la technique de “la radio” ? J’appelle un copain (heureusement, je ne me sépare jamais de mon portable) qui déboule avec ledit “sésame”. Il s’acharne 10 minutes sur la porte blindée, mais rien n’y fait. Un serrurier ? Hormis le tarif de folie, il ne peut arriver que dans deux heures. Soudain, j’ai une illumination en regardant la fenêtre qui donne sur la cour intérieure : l’immeuble est en ravalement, donc échafaudage, donc fenêtre de la cuisine accessible. Aidée de mon copain, je grimpe, enjambe la rambarde, longe la corniche, flippe du vide (l’échafaudage commence à 1 m et je suis au cinquième étage) et, enfin, j’explose la vitre avec mon talon de 12 cm. Le temps de me tamponner avec le premier torchon venu, de me recoiffer et d’anéantir toutes “dégoulinures” de mascara, j’accueille pimpante la 1re fournée de 20 personnes qui sonnaient à l’interphone. J’étais dans un état de nerfs extrême, mais trois coupes de champagne plus tard, il n’y paraissait plus. Au final ? Une superbe soirée. »