Du mehen égyptien
Ce goût du jeu n’est pas nouveau. Dans les pyramides, les égyptologues ont retrouvé près d’une quarantaine de jeux dont le mehen, ou jeu du serpent, l’ancêtre du jeu de l’oie. Les Grecs, assez belliqueux, ont imaginé les premiers plateaux où des pions s’affrontent, observe JeanMarie Lhôte, auteur d’une incroyable Histoire des jeux de société (Flammarion). C’est en Inde, au Ve siècle, que ces pions se différencient (roi, éléphant, bateau) pour donner, quelques siècles plus tard, le jeu des échecs. Les cartes, elles, n’apparaissent qu’au Moyen Age, à l’essor de l’imprimerie. Et c’est une déferlante jusqu’à nos jours. Le XXe siècle a vu naître beaucoup de jeux de plateau destinés au plus grand nombre. Et au XXIe siècle, on peut jouer illico avec son portable. C’est ainsi que, l’été dernier, une nuée de joueurs (jeunes et moins jeunes), smartphone au vent, ont traqué des Rattata et autres Pikachu. Pokémon Go a été le phénomène viral de l’année. En quelques jours, l’appli comptait 500 millions d’utilisateurs et 45 millions de connexions quotidiennes. Du jamaisvu. Rappelons qu’il s’agissait de capturer des créatures Nintendo virtuelles en lançant des Pokéball et de compléter une collection.