On l’adorerait serviable

Je réagis comment ?

Elle sème ses fringues comme Le Petit Poucet, soupire quand il s’agit de mettre le couvert… Mais elle se croit à l’hôtel ?

On adopte « l’ABC » du pédopsychiatre GillesMarie Vallet pour se faire entendre : A = on l’appelle par son prénom ; B = on bloque son attention en touchant sa main par exemple, en se baissant à sa hauteur en le regardant ; C = on fractionne les consignes. Dès 3-4 ans, elle adore coopérer si on met un peu de fantaisie. Plutôt que « Range ta chambre », on joue à « et maintenant ? » : les poupées ? Dans cette corbeille ! 5 min après : les Playmo ? Zou, dans ce bac, ou « tous les tracteurs rentrent à la ferme…». Autre astuce : claironner qu’on peut ranger ses cubes bien plus vite qu’elle et la laisser gagner. On puise dans les trucs de psychologie positive* pour la motiver : « Merci d’avoir mis la table aussi vite. » Avec un ado qui procrastine, on ose « le torpillage bienveillant » (!). On range, mais de travers : on plie son linge sale avec le propre, ses vêtements avec ses cours… Il ne retrouve rien ? On prend un air contrit, on se trouve des excuses (comme lui !). Ou on fait la grève du lave-linge jusqu’à ce qu’il n’ait plus un jean propre... Pas très « correct » mais responsabilisant.

Je montre l’exemple en cessant de faire à sa place, une manière inconsciente de le maintenir dépendant, sous prétexte que ça va plus vite. Et on n’en demande pas plus aux filles qu’aux garçons…

« La discipline positive : 52 cartes outils », par Jane Nelsen (éd du Toucan).