« J’ai fini par avoir mon bac avec mention bien ! »
Marie-Laure, 55 ans, assistante de vie scolaire moi un stress énorme qui me paralysait Les examens provoquaient chez
« Ado, je n’ai jamais pu passer mon bac.
et déclenchait des crises d’épilepsie. Si bien que j’ai toujours choisi des boulots qui n’en requéraient aucun : gardienne de chèvre, potière, “archéologue” de terrain, technicienne de fouilles, restauratrice de meubles et enfin AVS (assistante de vie scolaire)… J’ai toujours eu honte de n’avoir ni bac ni diplômes d’études supérieures, mais je savais qu’un jour je m’y remettrais. Il y a un an, je me suis sentie prête. Mon emploi du temps me permettait d’envisager la préparation d’un bac L : 10 heures de cours par semaine en français, anglais, maths et sciences, plus 4 heures de TD (travaux dirigés) le samedi matin. Les résultats de mes premiers devoirs m’ont estomaquée : je pensais être nulle et me retrouvais avec 16 en maths et en anglais, 18,4 en sciences. Les profs n’en revenaient pas qu’une ‘‘vieille’’ puisse avoir d’aussi bonnes notes après un arrêt d’études de plus de trente ans ! La mention se profilait et, paradoxalement, me mettait la pression. Je bossais comme une folle. Tant et si bien qu’entre mon boulot, les révisions, le ménage et les courses le week-end, j’étais épuisée. Heureusement, tout le monde me soutenait. Mes notes ont augmenté au fil des examens blancs, j’ai terminé avec un 20 en maths ! J’attendais avec impatience la fin des cours le 1er juin pour bosser à fond jusqu’à la première épreuve, le 10 juin. Mais je suis tombée malade, incapable de réviser quoi que ce soit. J’étais sur le point de tout abandonner quand une petite voix m’a soufflé que je m’en voudrais toute ma vie. Le jour des résultats – bac mention bien –, j’étais tellement étonnée que, sur le coup, je ne me suis pas réjouie. Je réalise seulement maintenant. Je suis fière de moi, vraiment. Les répercussions sont énormes, j’ai acquis plus de confiance en moi. J’envisage même d’intégrer la fac de psycho. La vie nous permet parfois de réparer nos blessures et d’aller de l’avant. »