Le naturel AU GALOP
SE REGARDER AVEC BIENVEILLANCE, S’AFFRANCHIR DES DIKTATS : C’EST LE « BODY POSITIVISME ». UN ÉLAN MONDIAL QUI PREND DE L’AMPLEUR.
2 800 000 occurrences sur Instagram pour #body positive, avec publication de photos brutes, non retouchées.
Le « body positivisme » remonte pourtant à 1996, fondé par 2 femmes concernées par les troubles alimentaires. Même les prêtresses du fitness (telle l’Américaine Anna Victoria) n’hésitent pas à montrer qu’elles aussi ont des bourrelets, qu’elles soient assises ou dans des positions naturelles.
Une marque précurseuse. En 2006, Dove lançait un pavé dans la mare en créant un Fonds de l’estime de soi. Objectif : promouvoir une vision moins étroite, moins standardisée de la beauté. Son clip Dove Evolution, lancé sur YouTube, affichait, au bout d’un mois, 15 millions de vues ! Une loi pour limiter les dégâts. Car c'est le hic de notre société d’images : comment s’accepter avec nos rondeurs quand, à longueur de campagnes publicitaires, s’affichent des lianes diaphanes ? Depuis mai dernier, un décret oblige les mannequins à fournir un certificat médical prenant en compte leur IMC (il doit être supérieur à 18,5). Une avancée en matière de lutte contre l’anorexie et la maigreur sur les podiums, sachant qu’en France 600 000 jeunes souffrent de troubles alimentaires (dont 40 000 sont diagnostiqués anorexiques).