Avantages

Et après ?

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La générosité se traduit avant tout par un certain souci de l’autre avant d’être une question matérielle. Mais comment leur faire comprendre ça sous une avalanche de cadeaux ? Audrey Zucchi, auteure de Une journée Montessori (éd. Marabout) et fondatrice du site nomilk-today.com, nous file un coup de main. « Chez nous, Noël commence 20 jours avant, raconte-t-elle. On fait la liste des gens qu’on aime et à qui on veut faire un petit cadeau, la maîtresse, la bibliothéc­aire, etc. Et on se lance dans la confection de cadeaux faits main. C’est du temps, c’est vrai, mais offrir prend alors vraiment du sens. Et c’est un réel plaisir (d’ailleurs, si on se lance une fois, on est sûr de recommence­r l’année suivante). » Et que penser de l’idée d’offrir ses vieux jouets à l’occasion des fêtes de fin d’année, histoire de se sentir un peu généreux avant de crouler sous une montagne d’étrennes ? « Si c’est seulement pour faire de la place et pouvoir en recevoir encore plus, je ne vois pas très bien l’intérêt du message. Je préfère réserver cette opération de don contre don à l’occasion des anniversai­res. Chez nous, c’est un rituel de passage qui marque les étapes qu’on franchit en grandissan­t. » L’idée ? A la veille de son anniversai­re, on interpelle son enfant : « Qu’est-ce que tu as grandi ! Alors peut-être que ce poupon ne te sert plus tellement ? On pourrait le donner, qu’en penses-tu ? » Mais si Louise, à l’aube de ses 10 ans, ne veut pas s’en séparer, on s’incline. « On doit laisser l’enfant savoir ce qui est à lui, remarque Audrey Zucchi. Partager un jouet, le donner, ce n’est pas forcément le meilleur exercice pour éprouver sa générosité. » Telma et Louise, soeurs jumelles, se disputent leurs Lego ? Pas grave. En revanche, mieux vaut leur proposer de partager une couverture quand elles regardent ensemble la télévision, par exemple.

Règle n° 5 Les petites attentions sont plus significat­ives que les grandes dépossessi­ons. Et les enfants sont rois de l’exercice. Rapporter un souvenir de vacances pour les copains, confection­ner un bouquet de fleurs des champs pour l’institutri­ce, dessiner le petit chat de la voisine… Le message de partage gravé dans ces petits gestes est plus subtil que l’achat d’un sachet de bonbons pour un anniversai­re ou d’une boîte de chocolats en guise de remercieme­nt. Mais il laisse tellement plus de traces dans les mémoires. Et les coeurs.

* Responsabl­e des programmes d’ANAE formations (Approche neuropsych­ologique des apprentiss­ages chez l’enfant). anae-formations.com

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