L’exigeant héritage

Lorsque Nelson Mandela arrive au pouvoir en 1994, il met tout en oeuvre pour éviter la guerre civile. Cette volonté, rivée au coeur de cet opposant qui vécut une grande partie de sa vie emprisonné, est un héritage que portent tous les Sud-Africains. On le comprend avec beaucoup d’émotion en visitant Robben Island, l’île prison où furent détenues les plus grandes figures de l’anti-apartheid. Certes, il faudra encore du temps pour que les écarts sociaux se réduisent et que la mixité ne soit plus une exception. Si au Cafe Caprice, un des plus célèbres bars de Camps Bay, le Saint-Tropez local, Blancs et Noirs ne se mélangent pas, dans ceux de

Kloof Street, on danse collés-serrés sans animosité. Lorsqu’un incendie s’est déclaré dans un township près du très trendy quartier de Hout Bay, les bobos de la baie ont même été les premiers à se mobiliser pour monter des tentes et apporter une aide massive. Même la plage de Muizenberg, auparavant « réservée » aux Blancs, montre aujourd’hui une réelle mixité. Le mot d’ordre semble être « Vivons côte à côte et apprenons à nous respecter. » C’est déjà un pas de géant.