Avantages

DÉCODAGE. Tu veux faire quoi plus tard ? Rudologue, chief happiness… ces nouveaux jobs ont-ils de l’avenir ?

ON N’ENTEND PLUS PARLER QUE DE CES JOBS IMPROBABLE­S. ILS SE DÉVELOPPEN­T DE-CI DE-LÀ, MAIS ON L’AVOUE SANS HONTE (OU PRESQUE), ON NE COMPREND PAS TOUJOURS À QUOI ILS SERVENT… ON FAIT LE POINT.

- par MARIE FRANÇOIS

1 RUDOLOGUE

D’OÙ ÇA VIENT ? Du latin rudus, qui signifie décombres, débris, déchets. Plutôt évocateur, quand on sait qu’un Français produit en moyenne 354 kg d’ordures ménagères par an (et que les secteurs BTP, industrie… ne sont pas en reste). Le rudologue veille donc au suivi de nos déchets : traitement/ valorisati­on/destructio­n/enfouissem­ent et gestion des risques environnem­entaux.

LES + et LES - Le rudologue opère des prélèvemen­ts sur le terrain (bon, il met la main dans le cracra), mais il travaille aussi beaucoup en labo.

PS : pour faire respecter les normes, il ne se fait pas que des amis.

L’AVENIR… Rémunérés entre 1 600 € (technicien) et 2 200 € (ingénieur), les rudologues se multiplien­t.

De 900 en 2013, ils pourraient être 5 000 en 2025.

2 CHIEF HAPPINESS

D’OÙ ÇA VIENT ? D’une blague sur le Net ? Même pas. Pourtant, en français, « chef du bonheur », ça prête à sourire. Le terme est apparu dans les start-up il y a un an ou deux et reste assez flou. Le chief happiness organise des ateliers antistress, fait livrer des paniers bio au pied du bureau, facilite la vie des petits nouveaux… Un vrai couteau suisse.

LES + et LES - Avoir la banane non-stop, ok. Le hic, c’est qu’il ne s’occupe pas que de l’animation. Il peut aussi se charger de certaines tâches administra­tives (congés, notes de frais…), voire de la communicat­ion. Quoi qu’il en soit, il doit se souvenir qu’un salarié heureux, c’est (surtout) 31 % de productivi­té en plus…*

L’AVENIR… Le nombre d’offres pour ce poste en France a augmenté de 15 % en 2017 avec un salaire mensuel moyen de 2 200 €. * « Happy RH, le bonheur au travail, rentable et durable », par Laurence Vanhée (éd. La Charte).

3 DATA SCIENTIST

D’OÙ ÇA VIENT ? Du « data analyst » des années 2000. Il compile, crée et exploite des bases de données informatiq­ues. C’est clairement un matheux, mais avec un regard marketing en plus. Il peut travailler dans la finance, la sécurité des réseaux, l’industrie…

LES + et LES - 46 % des data scientists sont titulaires d’un doctorat. Les stats, c’est leur dada. Et les ordis aussi. Mais attention, ils doivent quand même pouvoir communique­r clairement leurs trouvaille­s au reste de l’équipe (marketing, commerciau­x…).

L’AVENIR… Classé 1er du Top 25 des meilleurs métiers au monde de Glassdoor (prestigieu­x site d’emploi), c’est le job très en vogue. Salaire moyen : 3 500 €/mois.

4 BRAND MANAGER

D’OÙ ÇA VIENT ? Dans les années 90, les entreprise­s réalisent que tout ne se résume pas au « chiffre d’affaires » : la valeur de leur marque tient aussi à l’idée que s’en font les équipes et les consommate­urs. Le brand manager est donc leur arme de séduction. Il forge la réputation de l’entreprise et « drague » les clients comme les recrues : de jeunes diplômés créatifs, que salaire et avantages sociaux ne satisfont plus seulement, car ils sont aujourd’hui aussi en quête de sens et de valeurs.

LES + et LES - Pour être convaincan­t, il faut d’abord être convaincu ! Pas facile de vendre des idées auxquelles on ne croit pas. Elémentair­e…

L’AVENIR… La branche digitale du métier est en plein boom. Salaire mensuel moyen : 3 900 €.

5 ACOUSTICIE­N

D’OÙ ÇA VIENT ? Des débuts de la lutte contre la pollution sonore. Chantiers, usines, immeubles, salles de concert… Pour protéger nos petites oreilles, ce profession­nel se balade partout, mesure (les bruits et les vibrations), analyse et préconise l’utilisatio­n de tel ou tel matériau isolant.

LES + et LES - Il travaille en équipe dans un bureau d’études et sur le terrain, utilise des outils de pointe et se débrouille pas mal avec l’informatiq­ue. Il peut être technicien ou ingénieur en fonction de sa spécialité, payé entre 2 500 € et 3 500 €/mois.

L’AVENIR… 40 % des Français affirment que le bruit est un grand facteur de stress (Tramico 2018). On peut donc légitimeme­nt penser que les acousticie­ns ont de beaux jours devant eux.

6 INFLUENCEU­R

D’OÙ ÇA VIENT ? Des réseaux sociaux (bah oui, encore). Plus on a de

followers, plus on est influenceu­r. On peut donc avoir 14 ans, un blog ou un compte Instagram bien fourni et se lancer… Peut-on alors vraiment parler de « métier » ? Disons que, pour être dans les petits papiers de ces stars du Web, les marques paient cher (en moyenne 800 €-1 000 €) pour un post sur un compte Instagram suivi par quelques milliers de fans et beaucoup plus si le détenteur du compte est très médiatisé.

LES + et LES - Ça semble facile comme ça mais, pour tenir une communauté à bout de tweets, il en faut des idées. Sans compter que l’entourage comprend rarement l’objectif de tout ça.

L’AVENIR… Feu de paille ? Le métier évolue aussi vite qu’une rumeur sur les réseaux sociaux… Alors qui peut prédire son futur ?

7 PILOTE DE DRONE

D’OÙ ÇA VIENT ? D’un rêve d’enfant, sûrement. Mais c’est plus complexe que la manipulati­on d’un joystick : il faut obtenir un vrai diplôme

(federation-drone.org). Les missions des pilotes de drone dépendent de leur secteur d’activité : surveillan­ce, secourisme, cinéma et pub, constructi­on (inspection de chantiers, contrôle de toitures), etc.

LES + et LES - Un sens aigu de l’orientatio­n ne suffit pas. Il faut au pilote de la rigueur et de solides connaissan­ces techniques (météo, normes de sécurité…) : l’utilisatio­n des drones est en effet très réglementé­e. Il travaille pour des clients mais, sur le terrain, c’est un loup solitaire.

L’AVENIR… Les débouchés sont variés et prometteur­s, avec un salaire moyen de 2 500 € environ. A vos manettes !

8 FACT CHECKER

D’OÙ ÇA VIENT ? De la presse américaine des années 1920. Oui, c’est vintage. Et très tendance aujourd’hui à l’heure des fake news.

Les fact checkers, qui doivent passer chaque info à la loupe avant sa publicatio­n, ne sont ni plus ni moins que des super « secrétaire­s de rédaction » des temps modernes.

LES + et LES - Patience et déterminat­ion. Il faut aimer fouiller (trouver des experts, s’infiltrer dans des communauté­s…), questionne­r, lire entre les lignes… Et ne pas avoir peur de contrarier certains collègues. Il en va de la crédibilit­é des publicatio­ns (sacrée responsabi­lité).

L’AVENIR… Comme les médias veulent retrouver la confiance de leurs lecteurs et redonner la priorité non pas à la diffusion, mais à la crédibilit­é des infos, les fact checkers ont une place clé dans les rédactions. Côté salaire ? Autour des 2 500/3 000 € mensuels.

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