JE N’AURAIS PAS OUBLIÉ DE COUPER LE GAZ ?

99 fois sur 100, il est bien fermé mais, une fois le doute installé, impossible de ne pas aller vérifier. Or, dès qu’on essaye de se concentrer, la confusion augmente puisque le cerveau se retrouve face à des milliers de souvenirs identiques étiquetés « fermeture du robinet de gaz » sans savoir lequel correspond à celui d’aujourd’hui. Ce geste est stocké dans la mémoire procédurale, celle des automatismes et des savoir-faire (comme, par exemple, faire du vélo) : les choses se font sans qu’on y réfléchisse. Quand cela devient obsédant au point d’aller vérifier plusieurs fois par semaine qu’on a bien coupé le gaz ou fermé la porte à clé (surtout si son appartement est au 6e étage sans ascenseur), il peut être judicieux de prendre quelques secondes pour conscientiser ces événements a priori banals. On associe à la coupure ou au tour de clé un geste mémorable à chaque fois afin d’ancrer l’épisode du jour dans ses neurones. Claquer des doigts, se gratter le nez, manger une pastille dont le goût nous déplaît pendant qu’on tourne la clé dans la serrure… Faire les deux actions simultanément permet de se souvenir par ricochet de l’automatisme. A condition de trouver un truc différent chaque jour, sinon on risque de se mélanger les pinceaux à nouveau.

Ça aide : pour que l’info soit bien gravée dans sa mémoire, le souvenir doit être « puissant », c’est-à-dire utiliser au maximum nos 5 sens et nos émotions (qu’elles soient positives ou négatives). On change de geste au quotidien, sinon on court le risque de ne plus pouvoir identifier l’action qui correspond à aujourd’hui.