CÉCILE, 35 ANS

ex-juriste et artiste

Tant pis pour le plan de carrière

J’aurais pu continuer à gravir les échelons mais ma passion a pris le dessus. La scène ! J’ai commencé le théâtre tard, à la sortie de mon DEA de droit. Au début, c’était juste un passe-temps, puis d’un cours par semaine, je suis passée à deux, puis trois, plus le week-end, plus les vacances. Avec mon boulot, je menais deux vies. A un moment donné, tout a convergé pour que je saute le pas : des collègues encourageants, un amoureux qui vivait de son art. Mais le vrai déclencheur, c’est la perte de ma maman. J’ai alors pris conscience que la vie était trop courte et qu’il fallait réaliser ses rêves. J’ai toujours été bonne élève, mes parents m’ont poussée à faire des études sérieuses. Chez moi, un bon boulot était gage d’une place dans la société. Après dix ans comme juriste, c’était OK : j’étais reconnue socialement, donc je pouvais penser à moi. J’ai négocié avec mon employeur un congé pour me former au théâtre corporel pendant un an. Oser a été très difficile mais une fois que j’ai commencé l’école, puis lancé ma compagnie – Minuit 22 –, je n’ai plus eu peur. J’ai joué et participé à la création de plusieurs spectacles*, un clown sans nez rouge mais avec humour et autodérision. Au bout de deux ans, ma persévérance commence à porter ses fruits. Je n’en vis toujours pas – raison pour laquelle j’ai gardé un boulot à mi-temps dans ma boîte comme coordinatrice de projets –, mais c’est tellement excitant ! Les gens hallucinent quand je leur parle de mon ancien métier. Finalement, juriste c’était juste un premier rôle.

Déambulation-teaser de son spectacle 2019 « Amour, gloire & beauté » au festival d’Aurillac du 22 au 25 août 2018. Apéro-clown en appart’ « Françoise & Françoise » à Paris tout l’été avec la plateforme Airbnb experience, Facebook/Cécile de Wang (à droite sur la photo)