JARDIN. Mettons-nous au parfum !
TÔT LE MATIN, SOUS LA CARESSE DU SOLEIL, OU À LA NUIT TOMBÉE, ELLES NOUS MÈNENT PAR LE BOUT DU NEZ. MAIS COMMENT CHOISIR CES BELLES ODORANTES POUR S’EN ENIVRER AU FIL DES SAISONS ?
Etablir une liste de plantes parfumées, c’est bien. Mais pour profiter pleinement des senteurs, il faut placer les favorites sur les lieux de passage, en bordure de terrasse, sur le rebord des fenêtres. Attention à la cacophonie olfactive : mieux vaut éloigner les parfums forts les uns des autres, la surprise de découvrir une nouvelle senteur n’en sera que décuplée.
Les valeurs sûres
Parmi les grands classiques, le grimpant chèvrefeuille des
bois (Lonicera periclymenum) se distingue avec ses variétés ‘Belgica’, aux fleurs bordeaux et jaune, et ‘Serotina’, aux couleurs plus douces, rose et vanille. Il se plaît en pleine terre comme en pot, à condition de lui offrir un support pour grimper et plutôt à mi-ombre qu’au soleil cuisant. Le jasmin
officinal, lui, préfère le plein soleil et un sol riche. On laisse ce frileux en pot pour le rentrer hors gel en cas d’hiver rigoureux. Au pied de ces belles lianes, le tandem roses-lavande s’impose. Attention toutefois à ne pas placer les lavandes près d’un espace de repas ou de repos car les insectes butineurs s’y activent et bourdonnent sans cesse. La glycine a ses fans, même si elle se montre rapidement très envahissante ; la variété ‘Amethyst Falls’ est plus petite, parfaite en pot sur une terrasse. On se laisse surprendre par des arbustes comme le troène ou l’olivier de Bohême (Elaeagnus angustifolia), qui portent des fleurs discrètes mais bien odorantes. De quoi animer la moindre petite haie ou un grand pot en terrasse. Le buddleja, bien nommé arbre à papillons, se couvre tout l’été de fleurs qui dégagent un puissant parfum de miel. C’est un rustique qu’il ne faut pas hésiter à tailler après floraison pour maintenir une belle silhouette. Quant à l’oranger du
Mexique (Choisya ternata), il nous bluffe pour son double effet odorant : des notes poivrées quand on froisse son feuillage vernissé persistant et un délicieux rappel des fleurs d’oranger quand apparaissent ses bouquets de fleurs blanches en avril-mai, puis en août-septembre.
Un coin potager plein d’arômes
On n’oublie pas la collection d’aromatiques : en caressant ou en froissant leurs feuilles, c’est une explosion de parfums. Menthe, mélisse, fenouil, sauge, thym, basilic... Un seul impératif : tenir compte des exigences de culture avant de planter. Par exemple, si la menthe adore avoir les pieds au frais, le thym redoute les sols humides. Sur le balcon, la plantation en pot règle cet impératif. Au jardin, le potager en carrés est une solution idéale, surtout avec des planches surélevées qui placent les feuillages à bonne hauteur pour faciliter entretien et récolte.
Les filles du soir
Il faut attendre le coucher du soleil pour que se dévoilent les parfums envoûtants de l’héliotrope, aux sublimes fleurs mauves à petit coeur jaune, ou de la belle-de-nuit (Mirabilis jalapa), aux fleurs jaunes, roses, rouges, voire panachées selon les variétés. Ces frileuses, à cultiver en pot ou en bordure de massifs, aiment le plein soleil et doivent être rentrées hors gel pour l’hiver. À l’heure des moustiques, on apprécie la proximité des pélargoniums à feuillage odorant, en particulier ‘Lemon Farcy’ à l’efficace odeur de citronnelle. Le duveteux Pelargonium tomentosum se laisse caresser pour dévoiler son odeur de menthe fraîche, quand le Pelargonium odoratissimum évoque la pomme verte.