Avantages

A l’étranger, J’ÉVITE LES GAFFES

POSTURES, EXPRESSION­S ET BONNES MANIÈRES... EN VOYAGE, IMPAIRS ET PETITES BOULETTES SONT TRÈS VITE ARRIVÉS. ASTUCES DE VOYAGEURS RODÉS POUR NE FROISSER PERSONNE.

- par ISABELLE SOING

Pas besoin de partir très loin pour arriver à plomber l’ambiance : claquer la bise à un Anglais qu’on rencontre pour

la première fois, c’est shocking. Traverser quand le feu est encore au vert pour les automobili­stes – notre sport national favori – est une véritable incivilité chez nos amis allemands... « L’art de vivre à la française, dont nous sommes si fiers, n’est pas une règle universell­e », rappelle le consultant en management intercultu­rel Benjamin Pelletier, créateur du blog gestion-des-risques-intercultu­rels.com

« Beaucoup d’étrangers sont réellement surpris par nos manières très directes d’exprimer nos opinions et nos jugements de valeur, par exemple, ou même par nos grimaces devant un plat trop épicé ou encore par nos refus parfois cinglants et autres ronchonnad­es », précise-t-il.

Jeux de mains, jeux de vilain

Certains gestes semblent aller de soi ? Erreur. Si on est gauchère, mieux vaut réfléchir à deux fois à tous les petits gestes du quotidien : saisir une carte de visite, serrer la main, boire un thé au souk ou manger avec la main gauche peuvent choquer dans de nombreux pays d’Afrique et d’Asie où elle est considérée comme impure. Mal vu aussi de tapoter la tête d’un enfant en Thaïlande ou en Birmanie : la tête étant le siège de l’âme, on n’y touche pas. « Au Japon, où détourner le regard n’est pas un signe d’hypocrisie mais de politesse, on salue en s’inclinant. Inutile d’en rajouter en joignant les paumes à la façon du namasté indien, qui peut vexer », rappelle Christine Blanc, attachée de presse, fine connaisseu­se de l’Asie. Le geste qui sauve en toutes circonstan­ces ? Placer la main droite sur le coeur.

Pour saluer ou dire qu’on a apprécié un repas, ça marche. « Et c’est pratique aussi dans les pays où serrer la main d’un homme reste interdit par la loi islamique comme en Iran », note le journalist­e Stuart Williams, auteur du Petit guide des

usages et coutumes en Iran (Guides Bleus, Hachette)*. On évite aussi de lever le pouce pour signifier OK en Iran… c’est l’équivalent d’un « va te faire voir ». * A lire aussi dans cette collection la Chine, le Maroc, le Vietnam…

C'est du propre

Pas question de faire la « bombe » dans les onsen, sources d’eau chaude, ou les sento, les bains publics japonais. Y entrer sans se laver ni se rincer soigneusem­ent avant est d’une impolitess­e... crasse. Si les Japonais sont très à l’aise avec la nudité, ils le sont beaucoup moins avec les tatouages qui sont le plus souvent interdits dans les onsen. Enfin, quand on ne parle pas un mot de la langue locale, on dégaine un joker qui se révèle valable sous toutes les latitudes : « Incliner légèrement la tête... et sourire ! », conseille Gordon R. Wainwright, consultant en ressources humaines et auteur de Parlez-vous

le langage du corps ? (Leduc.s éd.).

Les pieds sous la table

Manger sa pasta avec une cuillère à soupe ? C’est très mal vu en Italie. Au Maroc, où l’hospitalit­é est proverbial­e, et où on partage un plat commun, on mange la part située juste en face de soi, en choisir une autre serait grossier. En Corée ou au Japon, il est de très mauvais goût de planter ses baguettes dans son bol de riz – un rappel des rituels funéraires, où l’on dépose sur l’autel du défunt une offrande de riz avec des baguettes plantées dans le bol. Au pays du Soleil-Levant, pour rester digne au restaurant et à l’hôtel, où il est in-dis-pen-sa-ble de se déchausser, on garde toujours dans son sac une paire de chaussette­s... sans trou. Au Danemark, c’est chacun sa bouteille : si on est invité à une soirée, on boit ce qu’on a apporté... On évite de se servir dans la bouteille posée par un autre invité sans y être expresséme­nt autorisé !

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