Avantages

SARA MARIA, 21 ANS, ÉTUDIANTE CADRE ASSISTANTE SOCIALE

BÉNÉVOLE DEPUIS 5 ANS À L’ASSOCIATIO­N ON SE GÈLE DEHORS, QUI SOUTIENT LES SDF À MARSEILLE.

-

Chaque mercredi, c’est le même scénario. Sara Maria épluche des légumes et prépare 6 l de soupe qu’elle distribue le soir même en voiture à Youssef, Aicha, Miche… Des habitués. Des cabossés de la vie. Dans le coffre des bénévoles, il y a également les invendus de la boulangeri­e, une marmite cuisinée, des vêtements chauds et des sacs de couchage pour passer l’hiver. Cette fidèle a rarement manqué un soir depuis que c’est une « gentille », surnom donné aux bénévoles par Daniel, le fondateur. Elle l’a rencontré il y a 5 ans devant son lycée, en pleine maraude.

« À cette époque, je descendais de temps en temps des petits plats en bas de chez moi, je demandais à ma mère de faire un peu plus à manger ! » Aider est naturel chez cette jeune fille élevée seule par sa mère. Elle ne voit pas trop d’où ça vient. Tout juste fait-elle le lien avec son enfance : « Ma mère a beaucoup été aidée car mon père était défaillant…» Ce qui lui a plu dans cette associatio­n ? Connaître les bénéficiai­res des dons récoltés, donner sans compter, pouvoir prendre le temps de discuter. « Ils nous racontent leur semaine, leurs problèmes. Quand je peux, j’essaie de suivre les personnes. En extra. » Comme pour ce jeune, ex-taulard, qui voulait se réinsérer. Elle lui a donné rendez-vous dans son centre RSA et fait le lien avec l’assistance sociale pour qu’il obtienne ses droits. Cette fan de mode – elle est mannequin et vendeuse dans un magasin de vêtements le samedi – est la joie de vivre incarnée. D’ailleurs, elle rigole bien pendant les maraudes avec bénévoles et habitués, « on fait ensemble des vidéos qu’on poste sur Facebook ». Elle-même « snappe » à tout-va et rameute comme ça, sur les réseaux sociaux, ses copines qui donnent coups de main ou vêtements. Mais quand il s’agit d’appeler les pompiers pour un SDF blessé, cette amazone redevient tout à coup sérieuse. Sa maman, assistante de vie scolaire en maternelle, était inquiète au début, elle trouvait qu’elle s’épuisait à cumuler études, associatio­n et petits boulots. « Maintenant, elle a compris que soutenir les personnes dans la précarité “fait partie de mon équilibre”. » Au point que cette grande amoureuse

– « passer du temps avec mon fiancé, c’est le top n°1 » – a quitté les études de commerce pour le social. onsegelede­hors.fr Facebook/ON SE GELE DEHORS

Soutenir les personnes dans la précarité, ça fait partie de mon équilibre !

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France