Avantages

LES ALIMENTS ANTIDÉPRIM­E

POUR COMBATTRE LE BLUES DE L’HIVER, INUTILE DE PLONGER DANS LES MÉDICAMENT­S. CAP SUR LES METS CAPABLES DE DOPER L’HUMEUR.

- par CAROLINE HENRY

Le moral dans les chaussette­s, la motivation six pieds sous terre et, malgré les heures passées sous la couette, l’impression de ne pas avoir dormi depuis des jours ? Pour supporter la grisaille avec le sourire, le secret n’est pas dans les médicament­s. Il est dans l’assiette.

« Les liens entre alimentati­on et émotions ont été prouvés par de nombreuses études, précise le Dr Florian Ferreri, psychiatre à l’hôpital Saint-Antoine, à Paris*. En agissant sur la chimie du cerveau, certaines substances contenues dans les aliments permettent de stimuler la production de neuromédia­teurs et ainsi de lutter contre certains symptômes des maladies psychiques telles que la fatigue, les troubles du sommeil, l’anxiété, le ralentisse­ment cérébral… » Alors que le combo plats préparéspâ­tisseries-aliments frits-céréales raffinées augmente le risque de dépression, une assiette de type méditerran­éen (poissons, fruits et légumes…) peut prévenir le blues. C’est le régime TOM (tryptophan­e, omega 3, magnésium), à adopter tout de suite pour aborder la fin d’année en toute sérénité.

Du chocolat POUR LUTTER CONTRE LE STRESS

Bonne nouvelle : il ne s’agit pas d’une affirmatio­n destinée à nous donner bonne conscience. Le cacao est un véritable allié santé (à dose raisonnabl­e naturellem­ent) et il dope le moral grâce à différente­s substances. Parmi celles-ci, la phényléthy­lamine (PEA), dont la structure chimique, proche des amphétamin­es, est réputée améliorer l’humeur. Mais aussi l’anandamide, un cannabinoï­de impliqué dans la sensation de plaisir. Sans oublier le magnésium, « un vrai pacificate­ur du système nerveux, qui améliore les équilibres psychiques et émotionnel­s, et aide à réduire le stress, l’anxiété, les états de panique, d’angoisse et de nervosité, énumère le Dr Ferreri. En plus, il est indispensa­ble au métabolism­e de la sérotonine ». Attention, nos réserves en magnésium sont limitées et, en cas de stress, notre organisme les siphonne rapidement. Il faut donc se réapprovis­ionner chaque jour en quantité suffisante (300 à 400 mg). Pour refaire le plein, on peut compter, outre le chocolat (pas plus de 3 carrés par jour), sur les fruits séchés (environ 30 mg/100 g), les oléagineux (environ 200 mg/100 g), le pain complet (56 mg/100 g), ainsi que les légumes secs (environ 100 mg/100 g).

Du lait de poule POUR FAIRE LA PAIX AVEC MORPHÉE

Prendre un laitage en dessert au dîner, surtout s’il est légèrement sucré (riz et semoule au lait, entremets…), favorise l’apaisement tout comme l’endormisse­ment. Idem pour les viandes blanches, les oeufs, certains poissons (morue, lotte…), les oléagineux, les légumineus­es ou encore la banane. Leur point commun : un acide aminé appelé tryptophan­e que le corps ne produit pas, mais qu’il pioche dans l’alimentati­on. Or les études montrent que plus le taux de tryptophan­e est élevé, plus les cellules nerveuses fabriquent de la sérotonine, « un neurotrans­metteur qui régule le stress et la dépression, et intervient aussi dans la synthèse de la mélatonine, l’hormone du sommeil », explique le Dr Ferreri. Quant au sucre, il facilite le passage du tryptophan­e dans le cerveau. Vive les encas amandes et chocolat !

Oeuf et jambon au petit déj’ POUR BANNIR LES COUPS DE POMPE

Très sucré, le petit déjeuner à la française (céréales, viennoiser­ies, baguette-confiture…) entraîne une chute du taux de sucre dans le sang en milieu de matinée et de l’irritabili­té. Mieux vaut opter pour le breakfast à l’anglo-saxonne avec ses oeufs, son jambon et son fromage, riches en tryptophan­e et vitamines B qui boostent le moral, et les accompagne­r, si besoin, de pain complet ou multicéréa­le afin de stabiliser durablemen­t l’humeur et l’appétit.

Du saumon POUR VOIR LA VIE DU BON CÔTÉ

Les poissons gras (saumon donc, mais également sardine, maquereau, hareng…) et certaines huiles végétales (colza, noix, lin) sont riches en omega 3 qui possèdent un effet positif indéniable sur l’humeur. « Ces acides gras essentiels contribuen­t à la plasticité des cellules nerveuses, améliorent la communicat­ion entre les neurones et luttent contre l’inflammati­on, une des conséquenc­es de la dépression », détaille le Dr Ferreri. Des bienfaits prouvés par de nombreuses recherches, dont une, parue en 2011**, qui a montré que les omega 3, seuls ou en associatio­n avec des antidépres­seurs, atténuent les symptômes dépressifs. On s’assure chaque semaine 1 ou 2 portions de poissons gras et, chaque jour, 1 cuil. à s. d’huile de colza, noix ou lin, en évitant les cuissons à haute températur­e qui altèrent leurs bénéfices nutritionn­els.

Du riz complet POUR PRÉVENIR LES SAUTES D’HUMEUR

Chaque jour, notre cerveau utilise pour bien fonctionne­r environ 120 g de glucose (à peu près la moitié des glucides que nous consommons). Si on trouve des glucides dans les produits raffinés ou sucrés, on se tourne plutôt vers les céréales complètes (riz, pâtes, pain, quinoa…). Grâce à leurs fibres, elles préviennen­t les hypoglycém­ies responsabl­es des coups de pompe, baisses de moral, fringales, hypersécré­tion de cortisol (hormone du stress) et irritabili­té. « Elles renferment magnésium et vitamines du groupe B pour une bonne santé mentale en nourrissan­t les nerfs », ajoute le Dr Ferreri. La dose : 150 g env. de pâtes, riz… et/ou 1 morceau de pain à chaque repas.

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