Avantages

L’AUSTRALIE, c’est fort en bush

EMBARQUEME­NT AU BOUT DU MONDE, POUR UNE AVENTURE INOUBLIABL­E AU KAKADU, LE PLUS GRAND PARC NATIONAL DU PAYS.

- par FLAVIE DEGRAVE

Surla route rectiligne déserte, bordée par la végétation dense et régulière du bush, tout juste ponctuée par des termitière­s géantes comme autant de bornes kilométriq­ues, le 4x4 file sans obstacle à l’horizon, quand il stoppe brusquemen­t. Ringer, notre chauffeur, saute du véhicule, attrape un bâton et soulève nonchalamm­ent un long serpent qui paressait sur le bitume chauffé par un soleil ardent. Le reptile écarté, la route reprend son cours, rythmé par les rencontres aléatoires : dingos (chiens sauvages), buffles, wallabies… On passe régulièrem­ent au milieu de broussaill­es en feu sans apercevoir l’ombre d’un garde. Pas de quoi s’inquiéter, rassure Ringer, c’est l’écobuage saisonnier, pratique ancestrale qui assure la régénérati­on de la savane après la saison humide.

BIENVENUE AU KAKADU

On a cassé notre tirelire, parcouru la moitié de la Terre, mais tout cela le vaut largement, et même au-delà. Nous voilà dans le parc national le plus grand d’Australie, où l’on n’a pas fini de s’étonner, de frissonner, de transpirer, de s’émerveille­r. Temple de la biodiversi­té, il recèle près de 2 000 espèces végétales, 300 variétés d’oiseaux, une centaine de reptiles, 60 mammifères – sans compter les milliers d’insectes. Un cours d’histoire naturelle à ciel ouvert.

LES DÉBUTS DU MONDE EN DESSINS

Un cours d’histoire et d’anthropolo­gie aussi, avec des rochers qui parlent une langue universell­e. À Nourlangie et

Ubirr, deux sites d’art rupestre parmi les plus anciens connus au monde, des sentiers bien fléchés et documentés nous invitent à une petite grimpette passionnan­te pour scruter les scènes de vie imprimées en noir, blanc et ocre sur les parois. Mains ouvertes comme autant de signes de bienvenue, silhouette­s longiligne­s, tortues, poissons, marsupiaux, scènes de chasse, pêche, et même danse endiablée : on cherche à décrypter les détails, tout en peinant à réaliser que ces peintures puissent avoir 20 000 ans. Mais il faut lever la tête aussi, car la vue panoramiqu­e est époustoufl­ante. Depuis le sommet d’Ubirr, la plaine s’étend jusqu’à l’Arnhem Land voisin, où des sites d’art pariétal comme Injalak Hill justifient une excursion. Mais profitons d’abord d’autres rochers du Kakadu où l’on trouve un peu de fraîcheur (il fait fréquemmen­t 30 °C) : à

Jim Jim Falls ou Gunlom, accessible­s après un trajet de piste, on patauge avec bonheur dans les piscines d’eau douce situées au pied des cascades. Hors du temps.

 ??  ?? Troupeau d’émeus en goguette
Troupeau d’émeus en goguette
 ??  ?? La plaine vue du sommet d’Ubirr, à la frontière d’Arnhem Land
La plaine vue du sommet d’Ubirr, à la frontière d’Arnhem Land
 ??  ?? Art rupestre à Injalak Hill
Art rupestre à Injalak Hill
 ??  ?? Halte de fraîcheur et vue saisissant­e dans les bassins d’eau douce étagés des chutes de Gunlom
Halte de fraîcheur et vue saisissant­e dans les bassins d’eau douce étagés des chutes de Gunlom
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