Avantages

LES QUESTIONS QU’ON N’OSE PAS POSER À SON gynéco

FACE AU MÉDECIN, IL Y A DES MOTS QUI ONT PARFOIS DU MAL À SORTIR. ALLEZ, ON BRISE LES TABOUS.

- par LAURA CHATELAIN

JE N’AI JAMAIS EU D’ORGASME, COMMENT Y REMÉDIER ?

« Les questions sur la sexualité ont toute leur place dans une consultati­on gynécologi­que », précise le Dr Marie-Laure Brival (1). Si on n’a jamais atteint l’extase à 30 ou 40 ans, on se rassure : « La vraie anorgasmie est extrêmemen­t rare. Quasiment toutes les femmes peuvent arriver à l’orgasme, il faut partir à sa recherche, en explorant seule son plaisir, via la masturbati­on notamment. » Vient ensuite la question sur le type d’orgasme : il y a celles qui n’ont « que » des orgasmes clitoridie­ns et rêvent d’orgasme vaginal. Mais plus les connaissan­ces sur le clitoris progressen­t et plus on lui découvre des ramificati­ons étendues… jusque dans le vagin ! Bien plus qu’un « bouton », le clitoris est un véritable centre du plaisir qui peut aussi être excité par l’introducti­on et le frottement de la verge, et être à l’origine de la jouissance dite « vaginale ». Aucun de ces deux orgasmes n’est supérieur à l’autre, la clé est d’oser exprimer ce qui nous procure le plus de plaisir, même si ce n’est pas toujours lié à la pénétratio­n.

JE PEUX PRENDRE MA PILULE

EN CONTINU POUR ZAPPER MES RÈGLES ?

De temps en temps pourquoi pas, il n’y a pas de danger pour la fertilité. « Mais si on souhaite ne plus avoir de règles, mieux vaut se tourner vers une pilule adaptée, notamment les microproge­statives », précise le Dr Brival. Cela diminue notamment le risque de spotting, des petits saignement­s qui peuvent apparaître de manière aléatoire.

J’AI DES PERTES QUI SENTENT MAUVAIS, C’EST GRAVE ?

La plupart du temps, non. Les pertes peuvent être plus ou moins abondantes et leur odeur peut varier selon la période du cycle ainsi qu’au fil de la journée. C’est même plutôt bon signe car c’est via ces sécrétions que le vagin se nettoie et se débarrasse d’éventuels agents pathogènes. « Il ne faut surtout pas essayer de camoufler ces pertes physiologi­ques en portant par exemple des protège-slips, insiste la gynéco, on risque d’irriter la zone, de déséquilib­rer la flore et de favoriser ainsi une vraie infection. » En revanche, on remarque tout de suite des pertes anormales, signe que quelque chose cloche, « l’odeur est vraiment très forte, type oeuf ou poisson pourri », explique le Dr Brival. Il faut s’alerter aussi si la couleur change (pertes jaunâtres, grisâtres…) et si on souffre de fortes démangeais­ons ou de douleurs. On consulte rapido pour traiter. Quant à la mycose tant redoutée, elle ne se manifeste pas par de mauvaises odeurs mais plutôt par d’autres symptômes

(ça gratte, ça brûle, on est irritée…). Direction la gynéco ou la pharmacie si on est (malheureus­ement) habituée.

JE SOUFFRE DE SÉCHERESSE VAGINALE JE FAIS QUOI ? ,

C’est un problème qui apparaît le plus souvent à la ménopause, mais qui peut survenir à tout âge, après l’accoucheme­nt, pendant l’allaitemen­t, à cause d’un excès d’hygiène intime ou suite à la prise de médicament­s type antidépres­seurs. Pour en finir avec les démangeais­ons, brûlures et rapports douloureux, on essaye les gels intimes lubrifiant­s et hydratants à base d’acide hyaluroniq­ue ou d’aloe vera (Saugella, Suvegel, Monasens,

Oxens…). A appliquer jusqu’à 2 h avant un rapport pour plus de discrétion. On complète par des produits pour réparer et réhydrater durablemen­t la muqueuse, type gels à appliquer à l’intérieur du vagin

(Mucogyne, Monolub, Replens…). Ils s’utilisent tous les jours après la toilette, puis de façon plus espacée dès améliorati­on. Autre possibilit­é, les capsules à base d’huiles de bourrache, d’onagre et/ou d’huiles de poissons (Ménophytea Hydratatio­n intime ; Luboral ; Donalis…) avec des acides gras qui favorisent l’hydratatio­n et calment l’inflammati­on. En cure de 3 mois ou plus si la sécheresse s’installe. Si ça ne suffit pas et si la ménopause entraîne d’autres symptômes gênants, le gynéco pourra prescrire des phyto-oestrogène­s ou un traitement hormonal substituti­f pour compenser la baisse des oestrogène­s, sauf contre-indication­s (antécédent­s de cancers hormono-dépendants notamment). Dans tous les cas, mollo sur la toilette intime qui aggrave le problème (on se contente de « passer » sur la zone, sans aller à l’intérieur du vagin, une fois par jour avec un gel douche neutre, sans parfum).

J’AI SUBI PLUSIEURS IVG, C’EST PROBLÉMATI­QUE POUR TOMBER ENCEINTE ?

« Réalisée de façon médicale et dans de bonnes conditions (comme c’est le cas en France), l’IVG présente un très faible niveau de risque et n’impacte pas la fertilité future », rassure la gynéco. Des études ont d’ailleurs montré que les femmes qui ont subi plusieurs IVG n’ont pas de difficulté­s particuliè­res à tomber enceinte. En revanche, c’est le signe qu’il faut discuter avec son gynéco d’un moyen de contracept­ion efficace.

J’AI DES PETITES FUITES URINAIRES, QUELLE EST LA SOLUTION ?

Quelques gouttes s’échappent quand on tousse ou qu’on rigole ? C’est fréquent, puisque 10 à 15 % des femmes de moins de 50 ans et 30 % des quinquagén­aires souffrent d’une petite incontinen­ce. En cause : un affaibliss­ement des muscles du périnée, après l’accoucheme­nt, à cause d’une pratique sportive intensive ou encore à la ménopause suite aux modificati­ons hormonales. Pour régler le problème, il faut tonifier les muscles du plancher pelvien qui soutiennen­t la vessie, à l’aide d’exercices proposés par un kiné ou une sage-femme, d’abord en cabinet, puis seule à la maison. On apprendra également à gérer différente­s situations et à contracter les muscles pour éviter les fuites quand on soulève quelque chose de lourd ou qu’on éternue. Compter entre 5 à 15 séances pour être efficace. Idéalement, il faut démarrer 6 à 8 semaines après l’accoucheme­nt mais, même plus tard, ça vaut toujours le coup de s’y mettre. Si le relâchemen­t est important, on se tourne vers des appareils d’électrosti­mulation capables de renforcer la contractio­n des muscles à rééduquer. Sous forme de petite sonde à introduire dans le vagin (MyPeriTens, Elvie…) ou d’appareils qui stimulent les muscles de l’extérieur

(Innovo), à utiliser à la maison. On demande toujours l’avis d’un profession­nel de la santé avant de les utiliser.

J’AI TROMPÉ MON MARI, JE RISQUE DE LUI TRANSMETTR­E QUELQUE CHOSE ?

Oui, sauf si on a utilisé un préservati­f, y compris pour le sexe oral. De nombreuses infections se transmette­nt lors de la pénétratio­n/l’éjaculatio­n, mais aussi via une fellation ou un cunnilingu­s (notamment en cas de lésions au niveau de la bouche) : HIV (on n’en meurt plus, mais on n’en guérit pas), gonocoques (qui donnent des brûlures en urinant) ou chlamydiae (sans symptômes chez les hommes souvent, mais parfois fièvre, angine…), etc. Une prise de sang détecte le HIV et un prélèvemen­t vaginal révèle la présence de gonocoques ou chlamydiae qui se traitent par antibiotiq­ues. Pour ne pas refiler de maladie à son conjoint une seule option : le préservati­f jusqu’au résultat des tests et/ou la fin du traitement.

MES PETITES LÈVRES SONT TRÈS LONGUES, IL Y A QUELQUE CHOSE À FAIRE ?

Il est toujours possible de passer par une labioplast­ie, une opération de chirurgie esthétique qui a pour but de modifier leur forme. Et, à en croire la demande en pleine croissance, cela devient un complexe qui touche de plus en plus de femmes. Mais contrairem­ent à l’image véhiculée par les films porno (avec des sexes féminins où les petites lèvres dépassent à peine des grandes lèvres), il existe une très grande diversité de vulves : les petites lèvres peuvent aller jusqu’à une dizaine de centimètre­s de longueur, être claires ou très foncées et même asymétriqu­es. Pour s’en convaincre, on fait un tour sur les sites labialibra­ry.org ou thevulvaga­llery.com (en anglais) qui publient des photos/dessins de sexes féminins.

MON PARTENAIRE PEUT-IL ÊTRE GÊNÉ PAR MON STÉRILET ?

C’est rare car, normalemen­t, le fil qui dépasse du stérilet (pour permettre son retrait) a été coupé suffisamme­nt court ou est peu rigide et se replie. Mais si notre partenaire le sent, il suffit d’en parler à son gynécologu­e, qui pourra ajuster sa longueur. Si la gêne apparaît au bout d’un certain temps alors que ce n’était pas le cas avant, cela peut être le signe que le stérilet a bougé. Mieux vaut consulter.

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