BALADE EN FRANCE. On musarde à Marseille et sur la Côte Bleue (avé l’assent…)
C’est décidé, on met les voiles ! Direction Marseille et Martigues. Au menu, des terrasses, des ports miniatures et des parfums d’Orient…
Marseille… sur mer
Marseille, ville ouverte. Qui vous aspire vers le large, comme un aimant. Qui vous donne envie de jouer les sirènes, même en hiver. Pour commencer la journée, s’offrir le Vieux-Port en format carte postale : les pêcheurs, avec leurs bacs à poissons remplis de rascasses, de pageots et de congres. Poursuivre vers La Joliette, là où les ferries croisent vers la Méditerranée, direction Alger ou Carthage. Observer le petit ballet des choses et des gens : les bateaux qui arrivent, ceux qui s’en vont, et les voitures progressant comme des fourmis, avec les colis ficelés sur les toits. Laisser filer les heures, les quarts d’heures et les minutes au MuCEM, le musée-star de Rudy Ricciotti. Jeux de béton et de dentelle, éloge du plein et du vide. Et toujours la mer, à fleur de regard... 20 h : mettre le cap sur le quartier d’Endoume, sous un ciel indigo. Ici, Marseille n’est presque plus Marseille, juste un p’tit paradis. Respirer, regarder. Des joueurs de pétanque, des cabanons colorés, des barques…
Quartier Noailles Orient express
Très chic dans son gilet croisé, Jacques rechausse ses lunettes derrière le comptoir de réception. Aujourd’hui, veilleur de nuit. Hier, étudiant en biologie au Congo, à Pointe-Noire. Spécialité : « la génétique des champignons ». Jacques, Madi, Fatou… ils sont des centaines de milliers à avoir traversé les déserts et les océans.
« À Marseille, on a toutes les nationalités », confirme Jiji, campée devant les volets bleu Majorelle de sa boutique. Jiji, c’est la papesse de la déco du quartier Noailles. En version orientale. « Les nasses de pêcheurs en guise de luminaires, c’est moi, c’est moi qui ai lancé la mode », dit-elle, pas peu fière de son joli succès. De la rue d’Aubagne à la rue Longuedes-Capucins, on se laisse envelopper par les couleurs, les odeurs, les saveurs. Les boubous en wax, vert piment et rouge grenade. Les vapeurs d’encens qu’on fait brûler pour éloigner le mauvais oeil. Le goût du poisson braisé et du pain de semoule. Et puis les paroles, douces comme du miel : celles du pâtissier tunisien de La Marsa, qui nous apprend à prononcer le mot halva, et celles de Karima, une mamma rencontrée chez l’épicier Saladin, qui nous prend soudain dans ses bras : « Venez manger le couscous chez moi, aux Caillols ! » La prochaine fois, promis ! On prendra le tram et on ira.
La Côte Bleue : perles marines
8 h 07. La porte vitrée du TER 879716 se referme, avec ses deux emblèmes peints : le dauphin et l’aigle. Direction la Côte Bleue. 28 kilomètres de littoral, qui cascadent de l’Estaque jusqu’à l’étang de Berre. Le visage collé à la fenêtre, on respire la Provence : les lauriers-roses, les pins d’Alep, à foison, et, en contrebas, la mer. Partout, la mer et ses criques, comme un collier de perles bleues… On descend au gré de ses envies et des paysages. Niolon et son minuscule port de pêche, Ensuès-la-Redonne, Carry-le-Rouet. Puis voici Martigues, la « petite Venise provençale ». Ses canaux et ses anciennes maisons de pêcheurs, qui jouent les belles au miroir. Leurs façades colorées qui se mirent dans les eaux et qui se paillètent ou se voilent sous la caresse du soleil. On quitte ces jolies capricieuses pour gagner la chapelle de l’Annonciade, tapie à l’ombre d’un cyprès. À l’intérieur, tout l’éclat du baroque. Bois polychromes et dorés. Lambris sculptés. Trompe-l’oeil. Vertiges des sens et de l’âme…
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