Avantages

ENBERRY

- PAR THÉRÈSE ROCHER

Des cerfs en majesté, des oiseaux migrateurs, et quelques mares au diable… Le pays de George Sand a gardé toute sa magie et ses sortilèges.

Le carnaval des animaux

7 h du matin. L’heure de quitter la longue salle à manger et, sur la table, les nourriture­s terrestres : chèvre au lait cru, petites pommes acidulées, noix… Dehors, le soleil se lève avec des éclats de cor de chasse. Jaune mirabelle, orange sanguine, rouge groseille. C’est l’heure où la nature se réveille. Les prairies humides, la lande et les 3 000 étangs, comme autant de mares au diable. D’abord montent les trilles du rossignol et le chiip du pouilleux véloce. Puis le cri strident du martin-pêcheur. Quelques légers battements d’ailes au-dessus d’un nénuphar et, sur la vase, des pattes fines comme un pinceau qui prennent la poudre d’escampette… « Là, là… une marouette ponctuée, un oiseau assez rare en France », s’enthousias­me un photograph­e à l’affût. Puis, soudain, chacun retient son souffle. Car voici que monte comme un grincement rauque et sourd. Le brame. Le brame du cerf, qui appelle la femelle. À travers la lentille des jumelles peu à peu se dessine, tous bois tendus, l’animal. Campé sur ses quatre pattes. Majuscule.

Joliment restauré, le château de Nohant ressuscite l’auteure de La Petite Fadette. On aime le jardin à la française, la galerie de portraits et le délicieux boudoir rose. Côté salon de thé, panna cotta et autres douceurs. Entrée : 8 €. maison-george-sand.fr

On dort où ? À Crozon-sur-Vauvre. Soit au château de la Lande, pour se la jouer princesse, entre lits à baldaquin et soieries acidulées. À partir de 120 € (petit déj. inclus) la ch. double, 170 € la suite pour 4. chateaudel­alande.com Soit au Domaine de Bel Air, plus rustique, mais tout à fait charmant. À partir de 65 € la chbre dble. domaine-bel-air.fr

Le souvenir de Talleyrand

À mesure que l’on gagne le nord et la Champagne berrichonn­e, le relief se fait plus lisse et la terre, agricole. Passent des champs de colza et des coteaux de vigne produisant de jolis vins blancs aux arômes de genêt. Talleyrand, le ministre de Napoléon, les faisait servir à ses invités dans son ravissant château de Valençay. Rien ne semble y avoir changé : ni le cabinet de travail et son secrétaire à col de cygne, offert par le prince Murat ; ni les cuisines où Antonin Carême, « le roi des chefs et le chef des rois », préparait ses vol-au-vent, matelotes de truites et autres croquembou­ches d’amandes. Un petit pas de côté vers l’est et nous voici au Domaine de Poulaines, où se nichent un arboretum et un Jardin remarquabl­e.

Les premiers froids ont chassé les papillons et fané les glycines de Chine, mais il reste les dahlias Berlingot, aux pétales blancs ourlés de lilas, les « arbres à nuages » taillés à la japonaise et le chemin d’eau conduisant au grand séquoia et à la forêt de bambous. Prendre le temps de s’asseoir sur un banc pour contempler l’automne. Les bégonias vivaces, au pied des cèdres. Et comme échappés du jardin d’Éden, ces malus Evereste, ployant sous les fruits rouges.

Leçon de cuisine. Un jeudi par mois, le sous-sol du château de Valençay se transforme en antre gourmand. Selon le chef invité, bonbons d’escargot, quenelles de volaille ou soufflé de brochet. Démonstrat­ion et dégustatio­n gratuites. Accès au château : 13,50 €. Jusqu’au 8 novembre. château-valencay.fr

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