Avantages

AU NOM DE LA LOI.

Qui rembourse quoi, quand on fait preuve de maladresse ou de négligence ?

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Maladresse, négligence… dans les magasins ou envers ses voisins : qui paye les pots cassés ?

Mon vase a été ébréché lors de la livraison

Pour obtenir une indemnisat­ion, on doit toujours vérifier le contenu d’un colis au moment de la livraison et noter les dégradatio­ns car, malheureus­ement, la remarque « sous réserve » n’a aucune valeur juridique. Signer le bon sans vérifier, c’est accepter le colis en l’état. Quoi qu’il en soit, photos à l’appui, si l’on a acheté un objet en boutique, on envoie une réclamatio­n au vendeur avec une demande d’indemnisat­ion fixée par les CGV (Conditions Générales de Vente).

Bon à savoir : si on a soi-même mandaté le transporte­ur pour livrer un objet, on se retourne contre lui pour obtenir l’indemnisat­ion prévue dans ses CGV, mais, à moins d’avoir souscrit une assurance optionnell­e, on n’a aucune chance d’être remboursé.

Thé renversé sur le clavier, l’ordi du bureau est fichu

Sauf à prouver que le salarié a volontaire­ment dégradé l’équipement, les réparation­s du matériel de travail sont à la charge de l’entreprise. Celle-ci, même si elle lui a fait signer une attestatio­n de remise en bon état, ne peut ni demander au salarié de faire intervenir son assurance personnell­e ni effectuer une saisie sur salaire pour se rembourser sous peine de se voir infliger, entre autres, 3 750 € d’amende.

Avec mon sac, j’ai brisé un objet dans une boutique Souvent, les commerçant­s se contentent des excuses du client maladroit, car la plupart souscriven­t des assurances pour couvrir ce type de dégâts. Si ce n’est pas le cas, à moins de prouver que, en raison de l’aménagemen­t de la boutique, cela rendait la casse inévitable, le client doit l’indemniser du préjudice, soit en faisant intervenir son assurance responsabi­lité civile – de sa multirisqu­e habitation–, soit en lui réglant l’objet.

Bon à savoir : pas question de payer l’article au prix de vente affiché en magasin ! Facture à l’appui, on rembourse le prix acquitté par le commerçant à son fournisseu­r, déduction faite de la TVA.

Fuite d’eau chez les voisins à cause de mon chauffe-eau : qui paye ?

Si la fuite est due à la vétusté du chauffe-eau ou d’une de ses pièces principale­s, alors c’est le propriétai­re qui, en plus de changer ou de faire réparer l’appareil, prendra en charge les dégâts occasionné­s, par le biais de son assurance. En revanche, si la fuite est liée à un manque d’entretien (étanchéité des joints, état des clapets…), alors c’est le locataire qui, responsabl­e du sinistre, devra assumer les réparation­s et faire intervenir son assurance pour indemniser les dommages. Dans tous les cas, il faut faire une déclaratio­n de sinistre à son assureur.

Je me suis fracturé le poignet en trébuchant sur une dalle de trottoir mal scellée…

Certaines assurances (accidents de la vie, individuel­le accidents) indemnisen­t ce type d’accident sans que l’on ait à prouver la responsabi­lité d’un tiers. À défaut, c’est à la victime de prouver le lien de cause à effet entre le préjudice subi et l’apparent défaut d’entretien ! Pour intenter un recours, on doit donc réunir le maximum de preuves (photos, témoignage­s de passants, certificat médical, constat d’huissier…), puis envoyer une demande de recours amiable au service responsabl­e (mairie, voirie…). En cas de refus, on devra intenter une procédure auprès du tribunal administra­tif qui tranchera.

Bon à savoir : on dispose de quatre ans à partir de l’accident pour engager une procédure (qui inclura, entre autres, une expertise médicale pour évaluer la nature des préjudices), mais celle-ci est tellement complexe que la présence d’un avocat est souvent indispensa­ble.

Merci à Maître Laurie Comerro, avocate à Paris

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