PARCOURS SANTÉ.
En associant solutions douces, médocs et bons réflexes, on prend soin de notre sphère intime même lorsque nos hormones s’agitent ou que les infections s’invitent.
Règles ? Ménopause ? Infections ? Les problèmes gynécos nous concernent toutes, parlons-en
Mieux vivre ses règles
Juste avant, je suis irritable, crevée, j’ai mal au crâne… Ça arrive lorsqu’on est hypersensible à la baisse du taux de progestérone qui précède les règles. Le gattilier, une plante capable de mimer les effets des hormones qui font défaut à ce moment du cycle, rééquilibre la balance. À prendre 10 à 15 jours avant les règles, mais pas en cas d’antécédent de cancer hormono-dépendant. Pour soulager les crampes abdominales, on mise plutôt sur l’achillée millefeuille : 2 gélules à 150 mg matin et soir, 2 à 5 jours avant l’arrivée des règles et tant que ça fait mal. Les nerfs en pelote ? Rien de tel qu’une cure de magnésium + vitamine B6 pour se détendre. À suivre 3 mois pour profiter des effets calmants sur le long terme. Enfin, on tente un mix huile d’onagre et de bourrache pour décongestionner seins tendus et ventre gonflé : en massage ou par voie orale (1 ou 2 capsules, 10 jours avant les règles). Même si on est à plat, on décolle du canapé : bouger 30 minutes par jour permet à l’organisme de sécréter des substances apaisantes et antidouleur, et de retrouver un peu d’énergie.
Trop mal ? On réagit… Des douleurs de règles invalidantes (quand on a du mal à se lever, marcher, aller travailler…) peuvent cacher une endométriose (du tissu utérin se retrouve dans des organes tels que le côlon, les intestins…) ou, plus rarement, un syndrome des ovaires polykystiques (à cause d’un dérèglement hormonal, les follicules qui n’arrivent pas à maturité s’accumulent au niveau des ovaires). Si on est pliée en deux tous les mois, le gynéco peut prescrire des anti-inflammatoires ciblés, type Antadys ou Ponstyl (sur ordonnance), plus efficaces que l’ibuprofène ou le Spasfon. Notre fertilité peut aussi être menacée, des examens complémentaires (échographie, IRM…) permettent de faire le point sur l’évolution de ces pathologies.
Mes règles sont ultra-abondantes, je suis K.-O.
On en parle au gynéco ou au généraliste car c’est parfois le signe d’un fibrome (toujours bénin, mais qui peut gêner en grossissant) ou de polypes. Une pilule progestative ou un stérilet hormonal
peuvent améliorer la situation en réduisant les règles. Sans hormones, le médicament vasoconstricteur
Exacyl aide également, de façon temporaire.
CÔTÉ PILULE. En raison de leurs potentiels effets secondaires (embolie, phlébite…), les Diane-35, Androcur et autres Lutéran sont de moins en moins prescrites. Elles sont d’ailleurs interdites si on a déjà fait un AVC ou une phlébite, ou si on fume et qu’on a plus de 35 ans. Les gynécos leur préfèrent les pilules de 2e génération, qui limitent le risque de thrombose. « Mais toutes les pilules sont utiles. Les oestroprogestatives de
3e ou 4e génération peuvent, par exemple, être prescrites chez des femmes jeunes, sans facteur de risques particuliers, pour soulager les douleurs de règles, l’acné, ou si elles supportent mal les autres pilules. C’est vraiment au cas par cas », insiste le Dr Dahan Saal.
CÔTÉ STÉRILET. Pas besoin d’avoir déjà un enfant pour en porter un. Désormais, il existe des modèles plus petits et des techniques qui rendent la pose moins douloureuse (on ressent quand même une contraction assez forte). Des crampes ou petits saignements peuvent apparaître le temps de s’habituer, généralement pas plus d’un mois. En cas de règles abondantes, le stérilet au cuivre a tendance à aggraver le problème. le DIU hormonal (Mirena), lui, réduit souvent les règles et les douleurs qui vont avec, mais provoque des saignements anarchiques chez 10 % des femmes. Dans tous les cas, bilan obligatoire avant la pose pour détecter une éventuelle IST, à traiter avant.