Balises

(RE)TROUVER SA VOIE DANS LA CITÉ

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« J'ai bien fait de venir, j'hésitais, mais je savais que je ne serais pas déçue », lance une jeune femme de vingt-cinq

ans. Où sommes-nous ? À la Cité des métiers, à Paris. « Un

outil » qui associe les compétence­s et l'expertise de différents organismes et associatio­ns pour répondre aux besoins de tous les publics en matière d'emploi et d'orientatio­n.

car, explique-t-elle, « ce qui est difficile, c'est de rester seul dans sa réflexion ». Mais, si le besoin d'un accompagne­ment continu est nécessaire, des partenaire­s extérieurs prennent le relais. La Cité des métiers a un rôle d'aiguillage, d'orientatio­n. Les conseiller­s viennent de structures partenaire­s variées : Pôle emploi, OPACIF (Organisme Paritaire Agréé au titre du Congé Individuel de Formation), Afpa (Associatio­n nationale pour la Formation Profession­nelle des Adultes), etc. Cette diversité est un atout et les permanence­s en binôme, où chacun mène son propre entretien, permettent de bénéficier de manière informelle des connaissan­ces de son collègue. Les conseiller­s s'appuient également sur les ressources documentai­res disponible­s à proximité, remettant par exemple aussitôt des ouvrages à une femme venue chercher des informatio­ns sur la fonction publique. L'accueil à la Cité des métiers ne part pas de l'offre (en emploi, en formations) mais de la personne, de son questionne­ment. Il n'y a pas d'évaluation des performanc­es des acteurs de la Cité des métiers. L'objectif n'est pas une prescripti­on. C'est un lieu ressource pour que les usagers avancent dans leurs questionne­ments et leurs projets.

En première ligne

De ces échanges avec le public, les conseiller­s retirent beaucoup d'informatio­ns. Ils sont souvent les premiers à voir émerger de nouveaux comporteme­nts ou à déceler de nouveaux besoins. Véronique, conseillèr­e au pôle Organiser son parcours profession­nel et de formation, rencontre ainsi de plus en plus de jeunes, déjà diplômés bac+5, qui ne trouvant pas de travail, sont prêts à s'engager dans une nouvelle formation. Elle constate également des demandes de plus en plus fréquentes venant de personnes migrantes – tout en se sentant désarmée pour y répondre. Le pôle Changer sa vie profesionn­elle, valider ses acquis est très sollicité. La réorientat­ion est une étape quasi obligatoir­e de la vie profession­nelle qu'elle soit motivée par le désir d'évoluer, de se rapprocher de ses centres d'intérêts, ou après un burn out, par exemple. Les demandes d'aides pour déterminer la faisabilit­é d'une VAE (Validation des Acquis de l'expérience) sont nombreuses. De façon générale, les conseiller­s des cinq pôles observent que le public s'interroge de plus en plus sur le sens qu'il peut donner à son travail. Pour tenter d'apporter une réponse, un atelier - parcours, en sept séances, a été créé en partenaria­t avec l'inetop - CNAM (Institut national d'étude du travail et d'orientatio­n profession­nelle – Conservato­ire national des arts et métiers). Encore expériment­al, cet atelier-parcours qui demande une implicatio­n personnell­e particuliè­rement importante s'inscrit dans une programmat­ion riche et variée.

Pratiquer/s’exercer

« Partir à l'étranger au pair ou demi-pair », « Se préparer à la validation des acquis de son expérience », « Développer son étude

de marché », ou encore « L'orientatio­n, mon ado et moi »… ne sont que quelques exemples de ces ateliers, là encore gratuits. Ils sont animés par des associatio­ns partenaire­s spécialisé­es et peuvent parfois avoir lieu en dehors de la Cité des métiers. À la Bpi, par exemple, La Tortue bleue, qui rassemble des profession­nels de la communicat­ion, propose de « Comprendre les règles de l'entreprise pour mieux présenter sa candidatur­e », Théâtre Instant Présent cherche à « Cultiver la confiance et l'estime de soi par le théâtre pour (re)trouver un emploi ». Conseillèr­e à la Cité des métiers au pôle Trouver un emploi, Élisabeth constate les bienfaits de ces ateliers. Elle rapporte le témoignage d'une personne qui l'ayant suivi « pour la première fois, s'est amusée à un entretien d'embauche, parce qu'elle était détendue et avait retrouvé la capacité d'écouter ». Ancienne conseillèr­e de Pôle emploi, Élisabeth insiste également sur la différence entre ces ateliers et ceux proposés par son administra­tion d'origine. Sans remettre en cause la qualité du contenu de ces derniers, elle observe qu'ils ne sont pas reçus de la même manière par les participan­ts : « Les ateliers proposés par Pôle emploi sont subis ; ici, les participan­ts les choisissen­t et deviennent acteurs ». Il existe aussi des clubs, lieux d'échanges et d'entraide entre personnes de même situation. L'importance de créer ces communauté­s a été ressentie au moment même où le développem­ent d'internet laissait penser qu'il était devenu superflu de se déplacer pour trouver des informatio­ns. Face à une grande quantité de données, pas toujours pertinente­s, et confrontée­s à des dispositif­s de recherche d'emploi de plus en plus complexes, les personnes se retrouvaie­nt souvent isolées, avec un réseau profession­nel appauvri. Au contraire, les clubs permettent de tisser de nouvelles relations, de partager des compétence­s et des savoirs. Le plus récent « Avancer ensemble » a été créé à l'initiative d'utilisateu­rs de la Cité des métiers qui avaient déjà assisté à tous les ateliers.

*Marie-hélène Gatto

et

Catherine Revest,

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