Catherine meurisse, les mains dans le dessin
« J’avais besoin de mettre les mains dans le dessin comme on met les mains dans la terre pour se sentir mieux » : c’est ainsi que l’autrice et dessinatrice Catherine Meurisse évoque sa reconstruction après l’attentat meurtrier qui touche en 2015 le journal Charlie Hebdo, où elle travaille alors. Celle qui, jusque-là, utilisait principalement l’encre et la plume dans ses dessins de presse, ses bandes dessinées humoristiques et ses illustrations pour la jeunesse, expérimente alors le pastel, le crayon et la gouache. Les dessins s’agrandissent, les couleurs éclatent et l’autobiographie point à plusieurs reprises.
Le style de Catherine Meurisse s’étoffe au fil du temps mais l’autrice conserve son regard sensible et acéré sur le monde, sa manière d’entrelacer réel et fantaisie, ainsi que son humour. Elle explore de nouvelles sources d’inspiration, sans renier certains compagnons intimes tels que Proust ou Delacroix. Il en résulte une oeuvre protéiforme mais tout à fait personnelle, à la fois drôle, érudite, poétique et flamboyante.