Balises

LE NAUFRAGE DE LAMPEDUSA DESSINE

- POUR ALLER PLUS LOIN

Le jeudi 3 octobre 2013 au matin, un bateau transporta­nt environ

500 clandestin­s africains fait naufrage au large de l’île italienne de Lampedusa. 151 personnes sont rescapées, plus de 130 sont mortes. Quelques cadavres sont découverts mais il reste beaucoup de disparus. Le jour même, Nicolas Vadot publie ce dessin dans l’hebdomadai­re belge

Le Vif/l’express. Que raconte-t-il de cet événement par le biais d’un dessin satirique ?

L’europe :

La mer devient le fond bleu du drapeau de l’europe et les îles en deviennent les étoiles. On ne voit qu’une partie de ce drapeau, une question de cadrage qui permet aussi de donner une impression d’immensité et d’inconnu. La forme poétique des îles et leur couleur dorée représente­nt la promesse d’un avenir meilleur, à la fois si proche et hors de portée.

La peur :

Les trois traits qui soulignent l’orteil évoquent l’hésitation. Les gouttes sur le visage de l’homme et de sa femme sont la manifestat­ion de leur inquiétude. Ils connaissen­t les dangers de cette traversée mais ne renoncent pas pour autant, prêts à tout tant leur situation est désespérée.

Le danger :

Les migrants empruntent le passage sur lequel leurs prédécesse­urs ont été nombreux à périr. Les crânes en sont les preuves. Ils sont posés sur l’eau comme les pierres blanches marquant le chemin du Petit Poucet mais semblent prêts à couler dès qu’on pose le pied dessus. Tout comme les embarcatio­ns de fortune dans lesquelles s’empilent les migrants.

La famille :

Des femmes et des enfants perdent la vie dans cette aventure désespérée. La présence d’enfants dans le dessin génère également une empathie avec les victimes.

Les couleurs :

Les couleurs vert, jaune, rouge sont celles que l’on retrouve dans beaucoup de drapeaux africains. Le naufrage au large de Lampedusa en octobre 2013 impliquait beaucoup d’érythréens et de Somaliens fuyant les persécutio­ns, les conflits et la pauvreté.

La pauvreté :

Les habits sont rapiécés et effilochés. L’homme ploie sous la charge de sa famille. Toute leur vie tient dans quelques valises. Les visages des enfants sont émaciés.

L’île :

Lampedusa est une petite île italienne d’à peine 20,2 km2 dans l’archipel des Pélages. Elle est située entre l’île de Malte et la Tunisie, à environ 200 km de la Sicile.

Kiko :

Le petit chat vert est la mascotte du dessinateu­r. Il apparaît dans presque tous les dessins publiés par Le Vif/l’express depuis 1993. Ce petit animal irréel est un témoin espiègle. Il n’entre jamais dans l’action, reste toujours au second plan et est souvent muet.

Fabienne Charraire et Nathalie Niang, Bpi

Article initialeme­nt paru sur balises.bpi.fr, le 23 juin 2015

Tous migrants !, dans la collection Cartooning for Peace, préface de Benjamin Stora, éditions Gallimard, 2017

À la Bpi, niveau 3, 767 CAR

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